Le livret de famille, arme du combat identitaire

Dans la panoplie du nationaliste breton de base, il y avait de longue date, au nombre des indispensables, le passeport breton.

Produit par la Coop Breizh, fer de lance du combat breton, il était (il est) vendu dans toutes les officines nationalistes mais aussi les librairies, les boutiques pour touristes, entre les gwenn-ha-du de toutes tailles…

…les décapsuleurs à triskells et hermines…

…les stylets celtes à pourfendre l’ennemi de race…

et la fameuse tirelire en cochon Hénaff si utile pour montrer que le vrai Breton sait où mettre ses sous…

…tout un plan de vie d’inspiration Locarn commercialisé Coop Breizh. Il s’agissait bien du kit nationaliste, conçu comme arme et perçu par les touristes comme rigolo. Mais qui ne l’était pas : à la fin du passeport breton figure le « Kan bale an ARB », chant de guerre de l’Armée révolutionnaire bretonne, c’est-à-dire des terroristes ainsi loués pour leur combat contre la France.

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Par la suite, des militants, tel le maire autonomiste de Carhaix, Christian Troadec, avaient délivré à leurs administrés un livret de famille bilingue français-breton, ce qui avait provoqué une polémique et une question écrite au Sénat. 

À cette question écrite, la réponse avait été claire. 

Vaine polémique, vaine réponse du Sénat : en 2021, la mairie de Nantes saisie par deux militants, Tifenn et Brendan, parents d’une Lupita implacablement vouée au breton, allait délivrer un livret de famille français-breton, au motif qu’il était indispensable de répandre le breton à Nantes, ville où cette langue n’est pas parlée. 

La même année, Cléguérec, puis Quimper allaient promouvoir un livret de famille français-breton avant que les élus UDB de Lorient n’imposent à leur tour le livret dit breton-français : les nationalistes d’extrême droite de Breizh-infos, les en félicitant, indiquaient que les derniers livrets monolingues (sic) allaient être distribués jusqu’à « extinction des stocks », après quoi ils auraient à tout jamais disparu. En 2023, Languidic a suivi, en attendant Auray… et la ville de Rennes propose désormais le livret bilingue à qui le souhaite. Derrière ces actions militantes, il y a, bien sûr, l’Office de la langue bretonne. 

C’est ainsi que les militants, petit à petit, imposent leur loi. Ils n’ont pas besoin d’être nombreux : il suffit que personne ne résiste et que l’État cède. 

À présent, vous pouvez acheter un protège-livret de famille à BZH (noir et blanc naturellement), symbole de votre nation, à hermines ou, si vous êtes vraiment militant, à gwenn-ha-du. 

L’essentiel, bien sûr, est de montrer que vous n’êtes pas français (ou français par raccroc). 

À Saint-Brieuc, la municipalité vient d’imposer le livret de famille trilingue, français-breton-gallo. Cette décision a suscité d’intéressantes réflexions à un citoyen briochin qui a eu, face à la démission généralisée, le courage de protester. 

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