L’ethnisme, le projet d’autonomie sociale et individuelle et la mondialisation


Nous donnons ici un article de Jean-Paul Nassaux,  directeur au ministère de la Région de Bruxelles-Capitale et professeur d’institutions à l’Institut Jean-Pierre Lallemand, article paru au printemps 2005 dans  Pyramides, revue du laboratoire de recherches en administration publique de l’Université libre de Bruxelles.

*

Si certains mouvements d’affirmation de la différence, par exemple, le féminisme, s’inscrivent dans ce que Cornélius Castoriadis a défini comme le projet d’autonomie sociale et individuelle de la civilisation gréco-occidentale, ce n’est pas le cas de l’ethnisme qui enferme l’individu dans une appartenance prédéterminée.  L’ethnisme prône aujourd’hui une Europe des régions qui favoriserait des ensembles ethniquement homogènes.  Dans certaines régions, il veut imposer l’apprentissage d’une langue régionale qui n’est plus parlée par la large majorité de la population, alors que le combat linguistique doit correspondre à un besoin social.  La crispation identitaire que véhicule l’ethnisme débouche sur l’exclusion, voire sur la violence.  La faculté autocritique , qui représente une des dimensions les plus intéressantes de la civilisation occidentale fait défaut aux mouvements ethno-régionalistes.  Par contre, en contribuant à l’affaiblissement des Etats, lesquels représentent un obstacle à la mondialisation économique, l’ethnisme s’intègre dans la face négative de la civilisation occidentale, à savoir, l’expansion illimitée du capitalisme.

On trouvera ci-après l’intégralité de cet article en PDF.

Article JP Nassaux