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Condamné deux fois à perpétuité pour l’assassinat du général Audran et du PDG de Renault Georges Besse, le responsable du groupe terroriste Action Directe Jean-Marc Rouillan bénéficiait depuis 2012 d’un régime de semi-liberté, ce qui lui permettait notamment de faire la promotion de ses livres et de ses options idéologiques.
Hélas pour lui, interrogé au sujet des attentats sanglants du Bataclan, il déclare que les tueurs djihadistes sont courageux, ce qui lui vaut une condamnation pour apologie du terrorisme. Il fait appel de cette condamnation et est condamné en 2017 à à dix-huit mois de prison, dont dix mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve. Il se pourvoit en cassation : son pourvoi fut rejeté.
Il lui faudrait donc retourner en prison… mais il est autorisé à effectuer sa peine à domicile avec un bracelet électronique. Hélas encore, le bracelet électronique se révèle défaillant sans que Rouillan s’en aperçoive, puis il se décroche de lui-même. Le tribunal d’application des peines ayant constaté le manquement, le parquet national antiterroriste requiert le retour en détention. Comme la détention doit prendre fin le 11 janvier, et comme le jugement doit être rendu le 14 décembre, on pourrait penser que le retour en prison n’est qu’un mince épisode d’une vie militante. Mais le 17 novembre, un collectif se mobilise pour dénoncer cet odieux « acharnement ».
Sur Médiapart, et plusieurs sites d’extrême gauche, une pétition rassemble plusieurs centaines de signatures. Qui signe cet appel à soutenir un assassin présenté comme une victime de l’État français ?
Des indépendantistes bretons comme Gaël Roblin, naguère condamné pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », des indépendantistes catalans et basques, des autonomistes qui se disent pourtant hostiles au terrorisme (Yves Jardin), des militants pro-palestiniens, des « militants décoloniaux », des communistes, des maoïstes, des militants de la LCR, des anarchistes (ainsi la CNT), des éditeurs de l’ultragauche (ainsi l’éditeur de Rouillan, Agone, mais aussi Libertalia, Éric Hazan, Le Chemin de ronde , Catalunya), des syndicalistes et des militants qui se désignent comme « gilets jaunes », des écologistes (comme Noël Mamère), des militants des droits de l’homme, des écrivains, des metteurs en scène…
Cet épisode est étudié ici sous le titre « Ultragauche et terrorisme ».