Autonomie : après la Corse, la Bretagne et l’Alsace… la Guyane

Le voyage d’Emmanuel Macron en Guyane est présenté comme une provocation par les autonomistes à qui les médias donnent le beau rôle : ainsi ne semble-t-il avoir eu pour effet que de promouvoir le président de la Collectivité territoriale de Guyane,  le très redoutable Gabriel Serville (tel est son nom). 

Oubliant qu’en 2010, 69,8 % des électeurs ont rejeté le projet d’autonomie (pourtant objet d’une intense campagne de propagande de la plupart des élus),  G. Serville présente la Guyanne comme victime de discrimination : « Pour la Corse, qui est à 160 kilomètres de la France, on me parle de particularité culturelle, d’insularité », note Gabriel Serville. « La Guyane, qui est à 7 000 kilomètres, et qui a ses vérités propres, mériterait cent fois plus d’être prise pour ce qu’elle est, mais on essaie de nous tourner en bourrique »

Oubliant tout aussi opportunément que « l’accord de Guyane » signé, la veille de la présidentielle de 2017, sous la pression du collectif « Pou la Gwiyann dékolé », a marqué à la fois la fin et le détournement d’un mouvement social de près d’un mois, et que le résultat a été un vote massif en faveur de Marine Le Pen aux dernières élections présidentielles, il a participé au dîner organisé par Emmanuel Macron pour aborder le problème de l’autonomie en ne touchant pas aux plats. Mépris ostensible et signe d’une stupéfiante impolitesse (surtout de la part de qui revendique la dignité des traditions autochtones) qui ne l’ont nullement empêché de demander le beurre et l’argent du beurre.

En effet, d’après ses plans, la Guyane, qui reçoit 100 millions d’euros par an de l’Union européenne, ne demande pas l’indépendance pour ne pas risquer de perdre cette manne mais juste le transfert de toutes les compétences de l’État, sauf les compétences régaliennes, et le transfert du foncier qui appartient actuellement pour 90 % à l’État français. Ce dernier devant renoncer à ses recettes fiscales, le budget de la Guyane serait doublé.

C’est un projet à mettre en relation avec celui qu’a concocté StatBreizh, officine issue de l’Institut de Locarn, pour la Bretagne.

Et avec celui que promeut le BreizhLab de Le Drian :

La Martinique attend à présent son tour. 

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