Depuis le 1er avril, les conseillers régionaux qui ne supportent pas la langue de la République peuvent s’exprimer en breton et en gallo, puis être traduits en français. Le but n’est, bien sûr, pas d’être mieux compris ou de gagner en efficacité mais de montrer que l’article 2 de la Constitution ne s’applique plus au conseil régional : l’autonomiste Nil Caouissin qui a prononcé le premier discours en breton avoue d’ailleurs qu’il ne s’agit là que d’un premier pas vers l’officialisation du breton (on note que dans sa déclaration le gallo passe à la trappe). Il s’aligne ce faisant (une fois de plus) sur les nationalistes corses.
Ce qui pourrait sembler n’être qu’une bouffonnerie de plus est, en fait, un « symbole fort », comme le disent les autonomistes, – le symbole l’éclatement de la France appelé par les nationalistes (qui ont, dans le même temps, amené le conseil régional à demander l’autonomie de la Bretagne).
On pourra lire ici en PDF une lettre ouverte de Gérard Hamon au président du conseil régional. Professeur agrégé de mathématiques, Gérard Hamon, qui a eu maintes responsabilités syndicales et politiques, vient de publier de sarcastiques Nouveaux contes et légendes de Basse-Bretagne aux éditions Du Bois. Ce qu’il appelle dans cette lettre (qui n’a reçu aucune réponse à ce jour) « breton dw » est le breton surunifié enseigné dans les écoles Diwan, une novlangue, souvent incompréhensible aux bretonnants de naissance, qui a été mise au point par les militants de Breiz Atao, Roparz Hemon en tête, comme langue des élites de la future nation bretonne. Elle est, de fait, à présent officialisée.