Les grandes manœuvres pour l’autonomie de la Bretagne étaient de longue date en cours : l’an passé, les élus avaient été sommés de se prononcer en faveur de la « réunification », nécessaire pour faire de la Bretagne un « tigre celtique ». Or, soudain, le ministre de l’Intérieur s’étant précipité à Ajaccio pour proposer l’autonomie à la Corse, les autonomistes bretons, se sentant le vent en poupe, se sont mobilisés pour demander la même chose : le 7 avril, ils ont soumis au conseil régional un projet d’autonomie qui a été voté à l’unanimité, seul les élus du Rassemblement national s’y opposant.
Comme de coutume, juste avant, le FLB avait engagé une campagne de menaces : si un référendum sur la « réunification », puis un autre sur « l’autonomie ou l’indépendance de la Bretagne réunifiée » n’étaient pas organisés, les attentats reprendraient. Ces menaces ont faute de mieux le mérite de montrer que la « réunification » n’est qu’un préalable à l’autonomie qui n’est elle-même qu’un préalable à l’indépendance. Elles montrent aussi les liens entre les nationalistes affichant leur volonté de jouer le jeu démocratique et les terroristes.
Les menaces d’attentats se sont doublées, comme de coutume aussi, par une campagne de barbouillage de panneaux. Ainsi, fin avril, à Berrien, le jour du souvenir des victimes de la déportation, le panneau évoquant l’histoire du « premier village de la Résistance » a-t-il été vandalisé.
Des citoyens se sont indignés de l’absence de réaction des élus mais aucun n’a fait le rapprochement avec la mobilisation en faveur du statut d’autonomie demandé pour la Bretagne. Il semble bien pourtant que la clé de ces actions soit là.
« BZH LIBRE » avec des hermines, symboles de la Bretagne ducale : le symbole est clair. Contre la République, contre la Résistance, pour une Bretagne ethniquement pure et financièrement indépendante, livrée au pouvoir du lobby patronal en place. L’hermine et la croix gammée : l’alliance s’affiche sans honte et montre son actualité.