Le « Bro gozh » hymne national

Cette fois, ça y est, le « Bro goz » rhabillé en orthographe surunifiée « Bro gozh ma zadoù » est devenu l’hymne officiel de la Bretagne. Hymne officiel : hymne national. Ainsi la Bretagne devient-elle officiellement une nation. Le vœu des séparatistes de Breiz Atao est donc exaucé, et ce par le conseil régional socialiste où les autonomistes donnent désormais le ton. 

L’hymne a aussi été mis au (supposé) goût du jour : un CD distribué à des milliers et des milliers d’exemplaires indiquera comment les élèves des écoles devront chanter leur hymne. Les paroles, d’un nationalisme bêlant, sont indigentes mais la polémique lancée à ce sujet par l’autonomiste Nil Caouissin (élu UDB) qui invitait à « rafraîchir» ces paroles « poussiéreuses » a été jugée déplacée. « Avec cette version réarrangée et modernisée, la Région Bretagne a décidé d’officialiser le “Bro goz” et d’en faire un outil de cohésion identitaire et de communication territoriale », est-il déclaré.  

Cohésion identitaire : il s’agit bien de fabriquer une identité formant bloc pour préparer les Bretons à l’autonomie appelée par le lobby patronal. Que n’ont-ils été consultés sur ce choix opéré en leur nom ! Et que ne leur rappelle-t-on que cet hymne est un plagiat dû à l’une des personnalités les plus ignobles du mouvement nationaliste breton, le druide antisémite François Jaffrenou autobaptisé « Taldir » (Front d’acier). Résolument pronazi, ce délateur condamné à la Libération, reçut le soutien du réseau druidique gallois activé par Yann Fouéré alors en fuite à la suite de sa condamnation aux travaux forcés à perpétuité : la délégation galloise qui se rendit en France en 1947 réussit à peser sur le sort de nationalistes bretons qu’elle fit passer pour d’innocentes victimes – ainsi Taldir, qui finit par être gracié, son fils Gildas reprenant le combat aux côtés de Fouéré grâce à la filière de faux passeports mise au point pour permettre aux nationalistes les plus compromis de s’enfuir au pays de Galles et en Irlande. Le druide Servat pour chanter l’hymne du druide Taldir : sous couvert de cohésion, la glu nationaliste se déverse à flots. 

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