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Le 10 décembre dernier, Christian Troadec, le maire de Carhaix, président de la communauté de communes et vice-président du conseil régional en charge des langues de Bretagne et des Bretons du Monde avait suscité l’indignation en organisant une « orgie » à la mairie. Des conseillers régionaux avaient appelé à démission, une plainte avait été déposée par une association… Nulle démission, nulle plainte : une orgie ? quelle orgie ?
Entre-temps, une plainte avait été déposée contre lui par un employé bénévole du Festival des Vieilles Charrues (qu’il a fondé). En pleine pandémie, le maire, manifestement aviné, s’étant présenté sur le site avec des personnes dépourvues de passe sanitaire, cet employé leur avait refusé l’entrée, comme il en avait l’obligation. Le ton ayant monté, un responsable des bénévoles s’était interposé. Le maire lui avait alors jeté : « Toi, le collabo, en 40 (sic) tu aurais été derrière le fusil ! ». Il avait été condamné à 2 500 € d’amende pour injures publiques par ordonnance pénale mais avait fait opposition à cette ordonnance et, le 24 mars 2022, avait été 1 500 € d’amende par le tribunal correctionnel de Brest. 1 000 € de gagnés ! Il avait pourtant fait appel, considérant qu’il était (une fois de plus) victime d’un « coup monté » et d’une « machination politique ». Le 24 septembre, la cour d’appel de Rennes, jugeant l’action prescrite, a prononcé l’extinction des poursuites judiciaires à son encontre sans même juger sur le fond. Pourtant, un réquisitoire avait été avait été ajouté au dossier le 18 novembre 2021, ce qui aurait dû arrêter la prescription, mais, ô mystère, il avait disparu du dossier transmis à la cour d’appel.
C’est ce que le journal Le Télégramme appelle un « coup de poker réussi »…
Le maire de Carhaix donne un bel exemple aux Bretons du Monde dont il la charge et va donc pouvoir continuer d’œuvrer pour la Bretagne en toute impunité. Le prochain festival du livre de Carhaix a pour invités les Catalans qui montrent la voie à suivre.