Une tardive prise de conscience

Alors que le lobby autonomiste continue d’œuvrer selon sa méthode en tramant son réseau sur tous les terrains disponibles, et ce avec l’appui des socialistes, comme la maire de Nantes (nous venons de le voir) Bernard Poignant publie dans Le Télégramme une tribune témoignant d’une soudaine prise de conscience.

L’ex-chargé de mission de François Hollande qui a accompagné la grande dérive ethnoaffairiste des socialistes version Le Drian (au point de publier un essai pour promouvoir la Charte des langues régionales et de chanter les louages de Bolloré) semble soudain s’être rendu compte des enjeux réels de l’aimable bretonnitude qu’il entendait promouvoir. Il serait intéressant de relire l’article que Le Monde consacrait le 20 juillet 2013 au lobby breton (un article laudateur, comme de coutume, puisqu’il le projet du lobby était de « rendre des couleurs au gwenn-ha-du » sans, bien sûr, « menacer notre République une et indivisible » mais qui avait le mérite de mettre en lumière les cascades de faits accablants unissant gauche et droite sur le sujet du « Breizh Power »). Cet article a le mérite de montrer qu’après la pseudo-révolte des Bonnets rouges organisée par le lobby patronal breton, nul n’ignorait ce qui était en jeu. Une illustration soulignait d’ailleurs assez bien l’ambiguïté du propos.

©ALESSANDRO GOTTARDO POUR M LE MAGAZINE DU MONDE

Le Télégramme, journal occupé jour après jour à diffuser la propagande autonomiste, a, quant à lui, placé cet article sous le signe d’un vaste gwenn-ha-du. 

Il faut dire que, si la tribune de Bernard Poignant alerte sur les risques de voir advenir une République éclatée, il amalgame la demande d’autonomie formulée par le conseil régional avec les demandes de statuts pour Diwan, pour l’enseignement du breton et du gallo, pour les vrais Bretons qui auraient le droit de résider sur leur sol et ainsi de suite, autant de revendications issues du mouvement breton. Ainsi le titre de la tribune laisse-t-il entendre que la Bretagne est « en quête de statuts ». La Bretagne n’est en quête de rien : les revendications des autonomistes qui parlent au nom de la Bretagne se glissent partout et il est bien révélateur de voir un homme politique se laisser piéger par la même rhétorique dans le temps même qu’il entend protester

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