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Nous donnons ici deux lettres ouvertes diffusées par l’AVSPL (Association pour la valorisation et le soutien à la région des Pays de la Loire), lettres qui, face au flux de propagande en faveur de ce que les militants bretons ont appelé « réunification », ont le mérite de faire entendre une protestation argumentée.
Nous avons noté avec satisfaction la référence aux articles publiés par le Groupe Information Bretagne, autre manière d’ouvrir une brèche dans la censure de rigueur.
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Nantes, le 29 novembre 2022
Association pour la Valorisation et le Soutien à la région des Pays de la Loire (AVSPL)
A l’attention de Mesdames et Messieurs les Parlementaires des Régions : Pays de la Loire, Bretagne, Centre et Poitou-Charentes,
Objet : Composition des Région Bretagne et Pays de la Loire
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Mesdames, Messieurs,
Notre association, apolitique, sans financement public, formée de simples citoyens ayant en commun le sens de l’intérêt général et le souci de préparer un avenir adapté aux sociétés en évolution, a appris par la presse qu’un certain nombre de députés de Bretagne et de Loire-Atlantique, s’étaient réunis pour promouvoir ladite « réunification » de la Bretagne.
Cette démarche interroge notre association car nous pensions ce souhait réglé par la loi du 16/01/2015 portant sur la nouvelle délimitation des Régions, applicable à partir du renouvellement général des Conseils Régionaux en décembre 2015.
Cette loi comprend un droit d’option des Départements désirant quitter une Région pour une autre ; à notre connaissance, ce droit n’a jamais été utilisé jusqu’en 2018.
Y aurait-il eu des évolutions telles dans nos territoires qu’un besoin impératif nécessiterait de remettre à nouveau cette éventualité sur le devant de la scène ?
Certes beaucoup de choses ont évolué pendant ces 4 dernières années, mais il ne nous semble pas que cette problématique corresponde à une préoccupation majeure des Français :
— l’augmentation du coût de la vie ;
— la crise énergétique ;
— le réchauffement climatique et l’exigence des évolutions environnementales ;
— les pandémies et les difficultés de notre système de santé pour ne pas dire plus ;
occupent aujourd’hui tous les esprits, loin d’une problématique de limites administratives de la Région dans laquelle ils vivent.
La loi de 2015 était motivée par 3 objectifs :
— réduire les coûts de fonctionnement et améliorer l’efficacité des dispositifs de gouvernance des Régions, en favorisant les économies d’échelle.
L’expérience a montré que cet objectif n’avait pas été atteint, il a fallu construire des Hôtels de Région plus grands, et les coûts de déplacements des salariés et des élus ont fortement augmenté ;
— créer des Régions de taille européenne ou d’une taille dite « critique » pour relever les défis de la compétition économique internationale.
La vocation des Régions était définie par des fonctions économiques, non par une identité de nature culturelle héritée des Provinces de l’Ancien régime.
Aujourd’hui, 4 chercheurs et non des moindres : Valérie Jousseaume, Hervé Le Bras, Arnauld Leclerc et Christian Pihet, interrogés par Ouest-France, parlent d’une Région pays de la Loire cohérente, Nantes étant à la confluence de 3 entités culturelles régionales qui lui sont extérieures, à savoir l’Anjou, la Bretagne et le Poitou.
De nombreux chefs d’entreprises parlent de la « pertinence des réseaux économiques, de leurs dynamismes et de l’incongruité qui serait d’avoir des Pays de la Loire privés de leur estuaire et de leur port ».
— décomplexifier le « mille-feuille » administratif français en rendant plus grande la lisibilité du système administratif pour les Français ; pour cela il aurait fallu toucher à d’autres collectivités territoriales, et cela n’est pas l’enjeu de la problématique souhaitée par les élus qui se sont récemment réunis.
Vous l’avez compris, notre association n’appartient pas à ces groupes qui revendiquent une Bretagne à 5 départements incluant la Loire-Atlantique.
Mais nous savons que l’abstention massive des élections depuis quelques années, favorise les groupes de pression, favorise les minorités agissantes pour ne pas dire favorise les activistes qui cherchent à amener les élus à remettre indéfiniment ce sujet à l’ordre du jour en travestissant l’histoire et en réclamant réparation d’une soi-disant séparation due à Pétain. En fait le décret de 1941 ne faisait que reprendre un découpage de l’hexagone en 3 « groupements économiques régionaux » instaurés par le ministre Clementel de Poincaré, repris dans un décret-loi de 1938 par Daladier, et, surtout, obéissait aux zones territoriales de la Wehrmacht occupante.
Tout au contraire, Pétain, le régime de Vichy, en bon maurrassiens, voulaient le retour aux provinces de l’Ancien régime, pour détruire les acquis de la République. Les nazis, les collaborateurs étaient tous favorables aux régionalismes ethniques, qu’ils soient bretons, corses, basques, irlandais…, régionalismes ethniques qui affaiblissaient les Etats (le remplacement des Etats nations par des Ethnos nations est théorisé par Yann Fouéré sous le nom de l’« Europe aux cent drapeaux ».Il fut collaborateur des nazis et agent de la Gestapo sous le matricule SR 715)
Pour la Bretagne, c’est d’ailleurs en 1941 et grâce aux financements nazis que la langue d’une supposée nation bretonne, son orthographe surunifiée, le « peurunvan », son enseignement, seront mis en place. C’est à cette époque que le drapeau le « gwenn ha du » deviendra ce qu’il est et que le nom de Bretagne, Breiz, deviendra Breizh.
Or, on n’a jamais parlé breton en Loire-Atlantique, pas plus qu’en Loire- Inférieure ni même du temps des Provinces de l’ancien régime : on parlait gallo et d’autres patois locaux, comme le paydret ou le saintongeais. Aujourd’hui les maires de Loire-Atlantique subissent en permanence des pressions pour mettre les noms de rues en breton. Ironie de l’histoire, certains diront provocation, à Nantes, la plaque du Boulevard des 50 otages fusillés par les nazis, est désormais aussi écrite dans cette langue.
Gabegie financière, manipulations historiques ; par petites touches successives quelques associations bretonnantes travestissent la réalité pour construire leur vérité.
à l’époque de la mondialisation, les limites administratives ont perdu de leur sens ; ce sont des outils d’aménagement. Les coopérations, les partenariats, à géométrie variable selon les thématiques, le pragmatisme, doivent continuer à prendre le pas sur des rêves qui, pour être sympathiques chez la plupart des bretonnants, relèvent aussi du caprice d’enfants gâtés qui n’ont pas d’autres objectifs que celui de vivre entre soi, à l’intérieur d’un territoire figé, fermé.
Mais chez certains activistes, cela relève avant tout d’une recherche identitaire contraire aux valeurs de la République.
Faudrait-il alors demander à tous les Bretons d’aller vivre en Bretagne et aux autres de quitter la Bretagne ?
On vous parlera d’une pétition réalisée par l’association « Bretagne Réunie », au cours de l’été 2018, d’environ 105 000 « électeurs » disent-ils.
Manipulation : les habitants, majeurs, mineurs, les touristes français ou étrangers, électeurs ou pas, ont été sollicités pour signer 1 fois, 2 fois, 3 fois ou plus, la même pétition.
Manipulation encore quand il est dit que de nombreux élus de Loire-Atlantique et de la Région Bretagne, locaux et nationaux, de toutes tendances politiques, à l’initiative d’une autre association, « À la bretonne », ont signé une demande pour engager le processus législatif de rattachement ; dans un article de presse, il est annoncé « une majorité d’élus ». Or il y a 150 signataires, dont 68 de Loire-Atlantique dont certains qui ne sont plus élus au moment de la pétition.
Nombre ridicule, avec 218 communes en Loire-Atlantique, soit plus de 5 000 élus : environ 5 000 municipaux, 62 Conseillers départementaux, 36 conseillers régionaux, 10 députés et 5 sénateurs.
Il faut raison garder et savoir relativiser.
Ne nous laissons pas, ne vous laissez pas manipuler par une poignée de militants activistes, pour la grande majorité d’entre eux sincères, passionnés par leurs origines, la beauté de la Bretagne et la richesse de sa culture, mais pour d’autres, aux méthodes violentes, menaçantes, faisant pression lors des élections sur les candidats en mal , parfois de quelques voix supplémentaires par ces temps où l’abstention devient reine.
Le conseil d’administration de l’Association pour la Valorisation et le Soutien de la région des Pays de la Loire
AVSPL
Courriel : avspl303@gmail.com
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Cette lettre ouverte aux parlementaires est à lire en relation avec une lettre aux maires destinée à protester contre la campagne les incitant à placer le drapeau dit gwenn-ha-du au fronton des mairies, comme symbole d’appartenance à la nation bretonne.
On trouvera ici cette lettre en PDF.
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