La FUEV et la charte européenne des langues régionales ou minoritaires


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1. Le passé-présent ou la continuité

« Nous sommes particulièrement tenaces. Partout où il est question des droits des minorités ethniques [Volksgruppen] et peut-être même où se prennent les décisions, nous nous incrustons, on ne peut plus alors se débarrasser de nous et nous essayons de peser sur les choix. »1

L’auteur de ces propos n’est autre que Christoph PAN, ancien professeur de droit à l’université d’lnnsbruck (Autriche) et précédent président de la F.U.E.V. (Föderalistische Union Europäischer Volksgruppen : Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes / U.F.C.E.)2

Cette organisation revendique clairement et fièrement sa filiation avec le « Congrès des nationalités » d’avant-guerre (1925-1938) qui se tenait à Genève dans le cadre de la S.D.N.. A cette époque déjà, les associations qui participaient à ces « congrès » défendaient une conception ethnique de la nation fondée sur le racisme biologique.  L’objectif pour les « congrès » consistait essentiellement à regrouper dans un Reich grand-allemand les minorités allemandes que les traités de Versailles, St Germain et Trianon avaient enlevées au IIe Reich et à l’Autriche-Hongrie en 1918-1920.  En d’autres termes, il s’agissait de réviser les frontières des états européens au seul profit de l’Allemagne. Pour autant les  « minorités nationales » de France n’étaient pas oubliées : Alsaciens, Basques, Bretons, Corses et Flamands faisaient l’objet d’une extrême sollicitude de la part de ces « congrès »3.  Aussi n’est-il guère étonnant de constater que les militants des « Nationalitäten-Kongresse », regroupés autour de leur organe mensuel officiel « Nation und Staat » (Nation et Etat), ont fait cause commune avec le régime nazi.

Pour bien marquer la continuité idéologique avec le passé, la F.U.E.V., elle-même portée sur les fonds baptismaux à Versailles (!) en 1949, a décidé symboliquement de poursuivre pour sa nouvelle revue officielle Europa Ethnica (tout un programme !) la numérotation de sa devancière Nation und Staat qui avait dû interrompre sa parution en 1944 pour des raisons que l’on devine aisément les deux publications ayant le même éditeur : les Editions Braunmüller, à Vienne (Autriche).

2. Objectifs et stratégie de la F.U.E.V.

La F.U.E.V. qui revendique aujourd’hui 100 associations-membres issues de 28 états4 a réussi à obtenir, grâce à un lobbying forcené de tous les instants, le statut consultatif aux Nations Unies et au Conseil de l’Europe. Grâce à ce statut d’O.N.G., la F.U.E.V. participe à toutes les sessions du Conseil de l’Europe et du Parlement européen aussi bien à Bruxelles qu’à Strasbourg.  Mais la F.U.E.V., consciente du poids qu’elle prend progressivement dans les institutions européennes et de l’influence croissante qu’elle exerce, n’entend pas se contenter de ce statut, elle revendique désormais un droit de regard direct5.

Prétextant faire progresser la question des droits de l’homme, et sous couvert de construction européenne, la F.U.E.V. cherche à promouvoir au Conseil de l’Europe, avec le concours du Parlement européen, un « droit européen des minorités ethniques » qui, « élaboré » et « voté » par les institutions européennes s’imposerait automatiquement aux états nationaux6. Ce droit consacrerait de facto l’idéologie propagée par la F.U.E.V. d »une Europe fédérale et ethnique7.

Malgré un revers au sommet de Vienne en 1993, C. PAN, ancien président de la F.U.E.V. resté très actif est optimiste quant aux chances pour son mouvement d’amener le Conseil de l’Europe à agir encore plus en faveur des minorités ethniques : « C’est pour empêcher que cela [le droit des groupes ethniques européens.  L. B.] ne tombe aux oubliettes pour longtemps au Parlement européen que la F.U.E.V. ne s’est pas contentée d’élaborer une nouvelle version du droit européen pour les minorités ethniques. En effet, il est de plus en plus facile d’exploiter politiquement les relations que les minorités entretiennent avec les « nations-mères » (« Mutternationen ») respectives afin de faire avancer la cause de tous les groupes ethniques vivant dans la diaspora. »8

Entre autres résultats à mettre au compte de l’activisme de la F.U.E.V. et de son ancien président Christoph PAN, il convient de citer la constitution au sein de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe d’un « groupe de travail » recrutant ses participants dans plusieurs groupes parlementaires et qui s’est donné pour objectif la « protection des groupes ethniques ».

Il n’est pas sans intérêt de savoir que le ministère des Affaires étrangères autrichien a été associé étroitement à la création de ce groupe9. La notion de « protection des groupes ethniques » doit être entendue au sens large et comprend, selon la F.U.E.V., la défense et le soutien à une culture propre, la protection de la langue régionale, le droit à l’identité [« Volkstum »] (on aurait pu penser ou en tous cas souhaiter, que cette notion de « Volkstum » dont les nazis, mais pas seulement eux, ont usé et abusé, entre 1933 et 1945 et qui a coûté la vie à des millions d’innocents en Europe, avait définitivement disparu des discours et des idéologies. La F.U.E.V. nous montre qu’il n’en est rien et que la défense et la promotion de ce sinistre « Volkstum » figure en bonne place à son programme)10. Enfin, la F.U.E.V. se bat également pour le « droit à l’existence [des « groupes ethniques »] et à la protection devant les menaces« 11.  Mais de quels « groupes ethniques » et de quelle « menaces » s’agit-il ? Christoph PAN ne laisse planer aucun doute sur la question.

Le fait que la République française n’ait jamais reconnu officiellement de « minorités ethniques » sur son territoire national est qualifié par lui de « nihilisme national qui n’est pas prêt à accepter la réalité des questions ethniques, par exemple la France, selon les termes de sa constitution, art. 2 §1, ne connaît que des « citoyens » à l’exclusion des membres des groupes ethniques alors que l’existence de ceux-ci est patente (Alsaciens, Basques, Bretons, Catalans, Corses, Flamands, Lorrains et Occitans qui représentent 4 millions d’individus, soit 7% de la-population française). »12

Le journaliste de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le plus grand des quotidiens allemands apportant in fîne la précision éclairante qu' » il en est sorti une communauté des petits qui rend la vie dure aux grands : c’est PAN lui-même qui tire les ficelles de ce réseau. Souvent il utilise habilement d’anciennes déclarations d’hommes politiques favorables à la protection des minorités pour son combat sur la scène internationale. »13

3. La collusion de la F.U.E.V. et du Conseil de l’Europe

Très tôt, la F.U.E.V. a bénéficié au plus haut niveau à Bruxelles et au Conseil de l’Europe à Strasbourg de complicités qui lui permirent de défendre efficacement sa cause. Dès 1979, lors de la première élection de l’assemblée européenne au suffrage universel, Maurits COPPIETERS, député de la « Volksunie » flamande de Belgique et J. DALSASS député du « Sùdtiroler Volkspartei » du Tyrol méridional (Haut Adige italien), partis reconnus pour leur idéologie d’extrême droite et de surcroît affiliés à la F.U.E.V., mirent leur compétence et leur influence au service de cette organisation. Cet activisme effréné impliquant de plus en plus de députés européens principalement autrichiens, allemands, flamands de Belgique, Sudtyroliens etc… aboutit entre autres à la fameuse « Charte européenne des langues régionales et minoritaires », la F.U.E.V. ayant assuré l’élaboration et la rédaction de la charte en étant le maître d’oeuvre tandis que le Conseil de l’Europe pour sa part apportait sa caution « européenne » et politique pour propulser la dite charte sur le devant de la scène médiatique en Europe. Il ne restait plus aux différents partis autonomistes et autres associations de défense des langues régionales en France et dans le reste de l’Europe qu’à prendre le relais, ce qui fut fait à grand renfort de publicité dans les médias. En Alsace, le Cercle René Schickelé, très engagé dans la défense de la langue allemande, écrivait ceci à propos du Conseil de l’Europe : « Le Conseil de l’Europe est chez nous un hôte respecté.  Nous ne lui demandons pas d’intervenir directement dans les affaires culturelles de notre pays, encore que les droits linguistiques et culturels d’un groupe minoritaire relèvent des Droits de l’homme les plus sacrés. Mais nous prions les membres du Conseil de l’Europe d’user de leur autorité morale auprès du gouvernement français pour qu’au siège même du Conseil de l’Europe et de la Commission Européenne des Droits de l’Homme soit observés les principes de la liberté, de la démocratie et du respect de la dignité humaine. »14

Comme on vient de le voir, la F.U.E.V., reprenant le flambeau de sa devancière pangermaniste, s’efforce de ranimer la flamme de l’irrédentisme allemand en Europe qui avait en son temps empoisonné l’atmosphère politique sur le continent sous couvert de défense des intérêts des « minorités ethniques » de langue allemande. On sait où ce fanatisme a mené.  Aujourd’hui, il s’agit de forcer l’émergence d’une Europe à structure fédérale qui prendrait la place des « états-nations » actuels, assurant ainsi définitivement la prééminence et donc la domination de l’Allemagne en Europe.

Pourtant cet activisme forcené en faveur des minorités en Europe est interprété de manière très restrictive sinon réductrice. Tout comme le gouvernement allemand, la F.U.E.V. refuse de reconnaître aux minorités turque, kurde, polonaise, Sinti et Roma qui vivent sur le sol allemand, le statut de « minorité ethnique », privant celles-ci du même coup du droit de faire valoir officiellement leurs propres revendications. Plus que jamais, la F.U.E.V., le gouvernement et les institutions allemandes (l’Allemagne constituant à cet égard un cas unique en Europe occidentale) défendent la vieille théorie raciale et raciste du droit du sang (« jus sanguinis« ) vis à vis des minorités immigrées présentes sur le territoire national allemand.

Comme le constatait avec amertume un lecteur de l’hebdomadaire allemand de gauche Wochenpost à propos du gouvernement allemand (cela vaut également pour la F.U.E.V.) : « … pour le gouvernement allemand, quand il est question de minorités, il ne peut s’agir que de minorités allemandes à l’étranger. « 15

Il n’est pas rare que l’action concertée de la F.U.E.V. et du Conseil de l’Europe, dont de nombreux postes-clé sont entre les mains de représentants allemands ou autrichiens, débouchent sur des résultats concrets. Un exemple éclairant nous est fourni par la J.E.V. (Jugend Europäischer Volksgruppen : Jeunesse des Groupes Ethniques européens), affiliée à la F.U.E.V., et qui a tenu en 1987 son congrès (« Seminar ») annuel à Strasbourg.  Ce « séminaire » de la J.E.V. qui « est représentée au sein du Parlement européen par des députés qui sont membres de la F.U.E.V. à été financé par l’Office pour la Jeunesse européenne (Europäisches Jugendwerk) du Conseil de l’Europe. »16 Il a rassemblé plus de 100 jeunes issus de 18 « groupes ethniques » différents : Sud-Tyroliens, Bretons, Catalans, Frisons, Slovènes, Flamands, Romanches et Alsaciens-Lorrains17… . Le séminaire avait pour thème « La construction européenne, une chance pour les groupes ethniques. » La cheville ouvrière de ce « séminaire » était Philippe BEYER, un jeune alsacien de Vendenheim (BasRhin). Les congressistes furent conviés à assister à une conférence sur « la situation de l’Alsace-Lorraine » à la « Maison européenne des régions » (« Europahaus der Länder »), qui est le siège de « l’Elsass-Lothringischer Volksbund », parti ou plutôt groupuscule, affilié à la F.U.E.V., du célèbre autonomiste alsacien Ferdinand MOSCHENROSS. De même, une réception fut donnée en l’honneur des jeunes congressistes « au Conseil de l’Europe par la Conférence permanente des communes et des régions d’Europe à laquelle s’était joint l’Office européen pour la Jeunesse. »18 On apprend enfin dans le même article que « le souhait de la J.E.V. d’une Europe fédérale des peuples et des régions » trouvait un soutien actif au Parlement européen.19

Autre conséquence directe du lobbying des députés européens autonomistes et de la F.U.E.V., les instances européennes savent aussi, grâce à l’argent du contribuable, se montrer généreuses envers les militants de la cause du bilinguisme.

En effet, depuis 1982, le budget européen a prévu un poste spécifique pour les langues « minorisées » (sic). Celui-ci, reconduit régulièrement, était de 2 millions d’ECU (14 millions de Francs) en 1991 disponibles pour aider les colloques, les études ou les expériences de soutien aux langues « minorisées ». En septembre 1991, ce sont 60.000 ECU (environ 420.000 Francs) qui tombèrent directement dans l’escarcelle de l’association pour la promotion du bilinguisme français-allemand en Alsace (ABCM-Zweisprächigkeit presidée par Richard WEISS)20. Le dossier de ABCM-Zweisprächigkeit qui consistait alors à obtenir des subsides pour ouvrir six classes bilingues avait été plaidé devant les instances européennes par le « Bureau européen pour les langues minorisées » et dont Fred URBAN présidait le comité alsacien. Ce « Bureau européen pour les langues minorisées » avait lui aussi été créé à I’instigation de la F.U.E.V. et de certains députés « européens »21.  Cependant, le Parlement européen (P.E.) ne se cantonne que rarement dans son rôle de bailleur de fonds. Il estime que la manne qu’il distribue (sans la moindre transparence) lui donne un droit de regard dans la politique linguistique menée par les états-membres de l’Union Européenne.

C’est ainsi que Alexander LANGER, député du Sudtyrol et président de l’intergroupe parlementaire « langues et cultures minorisées » (sic) au P.E., trouva « particulièrement gênant que les autorités académiques [françaises] refusent d’appuyer un projet auquel la Communauté européenne (C.E.) participe financièrement à hauteur d’environ 70.000 Francs par classe [bilingue ouverte en Alsace] », déplorant en outre que « l’administration scolaire agit en contradiction avec la résolution du P.E. du 30 octobre 1987 sur les langues et cultures régionales… »22

A la lumière de ce qui précède, force est donc bien de constater que le P.E., s’arrogeant des pouvoirs qui ne lui ont jamais été conférés, se permet d’intervenir directement dans les affaires intérieures d’un état, en l’occurrence la France, bafouant ainsi de facto la souveraineté de celui-ci en court-circuitant ses autorités nationales et régionales. Ainsi donc, pressions et chantage du P.E. sont des pratiques courantes lorsqu’il est question de langues « minorisées » et de minorités « ethniques » dans les instances européennes.

4. Quelle légitimité pour la F.U.E.V. ?

1) Fonctionnement et démocratie

Pour avoir une idée précise des méthodes de fonctionnement de la F.U.E.V. en tant qu’organisation, il n’est que de consulter la liste des participants au 42ème « Congrès des Nationalités » qui s’est tenu du 7 au 11 mai 1997, à Pörtschach sur les bords du lac de Wörth,  en Carinthie (Autriche). Sur cette liste figurent les noms des 255 participants.  La répartition par nationalité fait apparaître que la délégation autrichienne était la plus nombreuse (65 participants) suivie de près par la délégation allemande (61 participants), les Français devant se contenter de 6 délégués, dont l’autonomiste breton Pierre Le Moine, déjà cité (cf. note 2).  A elles seules, les délégations autrichienne et allemande représentaient quasiment la moitié des participants au congrès. Chose étrange toutefois, l’Autriche et surtout l’Allemagne proclament urbi et orbi qu’elles n’ont que fort peu de « minorités ethniques » sur leur sol et que les problèmes posés ont été résolus à la grande satisfaction des intéressés. On est dès lors fondé à se demander qui ces 65 Autrichiens et ces 61 Allemands représentaient, qui les avait mandatés et par quelle procédure.  A titre de comparaison, les 6 délégués de France sont censés représenter 4 millions de membres des 8 « groupes ethniques » vivant sur le sol français, soit 7% de la population française.23 D’une façon générale, l’affirmation de la F.U.E.V. qui prétend représenter à l’échelle de l’Europe plus de 70 « groupes ethniques » soit plus de 100 millions de personnes ne peut que laisser dubitatif24. A aucun moment, à notre connaissance, les 100 millions de personnes dont la F.U.E.V. revendique la représentation au niveau européen n’ont été consultées démocratiquement sur la question de savoir si elles donnaient mandat à la F.U.E.V. pour les représenter officiellement dans les instances européennes, démocratiquement signifiant en l’occurrence par le biais d’une consultation électorale publique qui aurait fait suite à une campagne contradictoire où partisans et adversaires des thèses de la F.U.E.V. auraient pu confronter pacifiquement leurs points de vue. Il n’en a manifestement rien été, et la prétention affichée par la F.U.E.V. de représenter 100 millions de personnes est parfaitement usurpée, le monopole qu’elle prétend s’arroger dans ce domaine totalement abusif. Les méthodes utilisées par cette officine sont éminemment antidémocratiques.

La F.U.E.V., et le fait vaut d’être relevé car particulièrement inquiétant à cause de l’influence croissante de cette organisation dans les instances européennes, est devenue l’exutoire d’un certain nombre d’autonomistes et/ou séparatistes autoproclamés dans leurs régions d’origine, mais nullement élus démocratiquement par celles-ci et qui trouvent dans la F.U.E.V. une tribune que les umes leur ont la plupart du temps refusée. De la même façon les « congrès » annuels de la F.U.E.V. ouvrent la porte à toutes les dérives ethniques et identitaires en Europe comme en témoigne cette déclaration faite lors du 41ème congrès de la F.U.E.V. en mai 1996, à Timisoara (Roumanie) par Per Denez (Pierre Denis), professeur à l’université de Rennes et séparatiste breton qui considérait que « tous les efforts politiques entrepris pour détruire l’Etat centralisateur [i.e. la France, LS.] étaient les bienvenus« 25.  D’ailleurs le quotidien de Bucarest « Curierul National » du 20 mai 1996 ne s’était pas trompé en constatant que, lors de ce « congrès », la F.U.E.V. avait « rameuté tous les séparatistes du continent ».

2) Quand le gouvernement allemand finance en sous main la politique irrédentiste de la F.U.E.V.

La débordante activité de la F.U.E.V. suppose une trésorerie conséquente. Bien entendu, les membres (personnes privées, associations, etc…) de la F.U.E.V. versent leur obole annuelle, mais il ne faut pas être grand clerc pour s’apercevoir qu’à elles seules, les cotisations des membres ne suffiraient pas, il s’en faut de beaucoup, à financer les très nombreuses opérations menées par la F.U.E.V. Celle-ci dispose donc à l’évidence d’autres sources de financement. D’où provient cette manne providentielle et qui sont les généreux donateurs ? Les fonds sont de provenance diverse et leur montant substantiel. Le principal bailleur de fonds de la F.U.E.V. est d’abord et surtout le gouvernement fédéral allemand par le biais du ministère de l’intérieur26, ce qui ne laisse pas d’être à la fois choquant et inquiétant, surtout lorsque l’on sait l’usage qui est fait de ces subsides.

C’est donc en toute connaissance de cause que le gouvernement allemand alloue ces fonds à une organisation dont nous croyons avoir donné un aperçu du caractère subversif et de la nocivité. Cette politique irrédentiste menée méthodiquement sous le manteau avec la complicité de Bonn est lourde de conflits à venir. Nous sommes ici en présence d’un cas flagrant – mais ce n’est hélas pas le seul – où le gouvernement allemand défend officiellement une Europe modérée tout en soutenant en sous-main une officine pangermaniste. La duplicité de Bonn, éclatante ici, peut avoir des conséquences désastreuses. Mais les sources financières qui alimentent les caisses de la F.U.E.V. sont multiples : le Land de Slesvig-Holstein (Allemagne), le gouvernement régional de Carinthie (Autriche), le Haut Adige (Province du Trentin / Italie). De nombreux projets concoctés par la F.U.E.V. reçoivent l’aide financière du Conseil de l’Europe (nous en avons vu un exemple avec la J.E.V.) ainsi que la fondation privée Hermann NIERMANN, dont le siège est à Düsseldorf27.

3) Conclusion partielle.

La F.U.E.V. est donc en réalité une officine pangermaniste très active qui poursuit des buts éminemment politiques. En apportant de facto soutien idéologique et logistique aux différentes forces centrifuges (partis autonomistes et séparatistes) présents dans les actuels états-nations européens afin de mieux les détruire en les faisants imploser, elle renoue avec les vieux démons du passé allemand de funeste mémoire. La F.U.E.V. s’est donné pour objectif de favoriser l’émergence d’une « nouvelle Europe » reposant sur des critères ethniques et très souvent raciaux sinon racistes.

Le fonctionnement interne de la F.U.E.V. au sein de laquelle les ressortissants des pays de langue allemande sont indûment surreprésentés, fait apparaître une absence à peu près totale de transparence. En effet, afin de leur assurer un maximum d’efficacité, les actions de la F.U.E.V. sont conçues et menées de façon semi-clandestine.

Pour des raisons diverses, la F.U.E.V. a réussi à rallier à sa cause nombre de parlementaires européens, cause dans laquelle certains voient une chance inespérée de faire triompher leurs vues, la connivence pour ne pas dire la complicité et l’appui affirmé de nombreux fonctionnaires allemands et autrichiens dans les diverses instances européennes leur étant par ailleurs acquises.

La F.U.E.V., en raison de ses pratiques subversives et en l’absence de transparence de son fonctionnement ne peut en fait revendiquer aucune légitimité démocratique. Son action comporte, à terme, des risques de graves conflits qui peuvent déboucher sur la guerre. De toute évidence, la F.U.E.V. portera elle aussi une lourde responsabilité devant l’Histoire d’autant qu’elle a démontré avec éclat qu’elle n ‘a pas tiré les leçons de l’histoire récente.

5. Pourguoi signer la charte-européenne des langues régionales et minoritaires est dangereux pour la France.

Nous avons vu la part prépondérante prise par la F.U.E.V. dans la conception, l’élaboration, l’obtention de la caution parlementaire européenne, la médiatisation de la charte européenne des langues régionales et minoritaires ainsi que les méthodes employées pour y parvenir. Prolongeant l’action de la F.U.E.V., ses nombreux relais régionaux que constituent les diverses associations et militants des langues régionales et du « bilinguisme » idéalisés et sacralisés ont jusqu’ici parfaitement joué leur rôle en France et notamment en Alsace.

Ils continuent d’ailleurs à le faire en stigmatisant publiquement les divers gouvernements réticents à parapher un document douteux, n’hésitant pas à vilipender tel ou tel homme politique qui aurait seulement « osé » émettre des réserves sur la pertinence de la charte.

Lors d’un colloque scientifique international sur le thème du « Bilinguisme à l’école » qui s’est tenu en juin 1994 à Wissembourg (Bas-Rhin), Dominique HUCK et Ariette BOTHOREL-WITZ, maîtres de conférence à l’université des Sciences Humaines et chercheurs au CNRS de Strasbourg, remarquèrent que, par exemple, « le champ conceptuel pour décrire la situation linguistique [de l’Alsace] est déficient« . Évoquant les attentes de la société en matière de bilinguisme, elles constatèrent que les demandes sont surtout formulées par des associations et des élus et que le corps social n’a jamais donné « l’ensemble de son point de vue » sur la question, pour ajouter, montrant par là clairement les limites des « enquêtes » diligentées par les associations de défense du bilinguisme, que les « enquêtes menées n’ont jamais posé toutes les questions pertinentes pour effectuer des recoupements sur les choix linguistiques confirmés et pratiqués dans la réalité« . Parvenues au terme de leur intervention, les deux scientifiques ajoutèrent en conclusion que la demande de bilinguisme (du moins pour l’Alsace) n’est pas formulée clairement et qu’elle est surtout « coupée de la réalité sociale. »28

Il n’aura pas échappé à l’observateur vigilant que les associations mentionnées plus haut qui militent pour la signature par la France de la charte sont en même temps, pour un nombre non négligeable d’entre elles, des partis autonomistes. À la revendication d’ordre linguistique s’ajoute une revendication de nature politique pouvant aller jusqu’au séparatisme, c’est-à-dire visant à détacher telle ou telle partie du territoire national du reste du pays et ce, en fonction de critères « ethniques ». En réalité il est bien difficile d’affirmer que ces revendications identitaires sont vraiment nouvelles. Elles avaient déjà cours dans les années 30, où les vecteurs qui les véhiculaient étaient déjà largement manipulés et stipendiés par les services secrets allemands (Abwehr) et autres officines pangermanistes (VDA, DAI, etc…) pour finalement basculer dans la collaboration avec l’envahisseur nazi, notamment en Alsace, Lorraine, Flandres, Bretagne, Pays Basque, Bourgogne, etc…

Les partis autonomistes actuels qui ne visent pas à détruire la France et qui ont fait le choix de respecter les institutions démocratiques de la République ont eu tout loisir de soumettre leurs revendications linguistiques au verdict des urnes lors de chacune des consultations électorales. Force est pourtant bien de constater que l’électorat des régions concernées n’a pas apporté massivement ses suffrages aux candidats autonomistes (Alsace, Bretagne, Flandres, etc … ), bien au contraire.  À cet égard, on est bien obligé de conclure à un échec de la stratégie visant à promouvoir les langues régionales par le jeu des institutions démocratiques. On comprend mieux, dans ces conditions, le pourquoi et le comment de ce lobbying forcené et de ce harcèlement systématique des élus à la veille de chaque scrutin par tous les tenants du bilinguisme officiel en qui ces derniers voient leur ultime planche de salut.

Il reste que, comme pour la F.U.E.V., se pose la question de la légitimité démocratique de ces partis autonomistes.

6. La signature de la charte.

1) La charte : point de cristallisation

La signature de la charte par la France demeure le point de cristallisation par excellence des revendications de tous les tenants actuels de la reconnaissance officielle du bilinguisme.  Aussi, tous les moyens, ou presque, sont-lis bons pour assurer la promotion de leur cause, le procédé le plus couramment employé consistant à dénoncer une France repliée sur elle-même et isolée au sein d’une Europe consensuelle et unanimement favorable à la charte.

Pourtant, un examen attentif de la situation montre bien qu’en Europe, une telle unanimité n’existe pas. Quatre ans après (1996) que la charte ait été soumise aux différents états-membres pour ratification, seuls 3 pays l’avaient ratifiée29.

2) L’Allemagne rechigne à ratifier la charte.

Une surprise de taille est constituée par le fait que l’Allemagne, toujours citée en modèle par les adeptes du bilinguisme à cause de sa structure fédérale censée être plus favorable aux dialectes et aux langues régionales, n’a signé la charte et le Bundestag ne l’a ratifiée qu’après de multiples tergiversations et après en avoir dénaturé le contenu. Pour des raisons évidentes, les associations françaises favorables à la charte ont été d’une discrétion remarquable sur le sujet, soit par ignorance, soit parce qu’elles craignaient que l’exemple allemand ne fournisse à la France des arguments imparables qui ruineraient une argumentation pour le moins laborieuse et fragile, justifiant de surcroît un refus de signature.  Dans la FAZ, Dirk SCHÜRMER présentait la situation comme suit :

 » Dix millions de citoyens sont privés du droit d’user de leur langue maternelle. Dans l’administration, les écoles, devant les tribunaux et dans les médias, ils ne sont pas aussi à l’aise pour s’exprimer que chez eux. La langue nationale n’offre pas d’autre alternative, la majorité refuse de reconnaître 1/8ème de la population comme minorité linguistique. Ce n’est pas des Balkans qu’il vient d’être question ici mais bien de l’Allemagne30. »

 » La pierre d’achoppement, ce sont 10 millions de personnes vivant entre la mer et le Mittelgebirge et qui parlent bas-allemand.31« 

 » Le ministère [allemand] de I’intérieur a de bonnes raisons de ne pas se précipiter pour examiner le contenu de la charte32« .

Quelles sont donc ces bonnes raisons plutât surprenantes venant de l’Allemagne ? SCHÜRMER nous fournit la réponse :

 « Si l’Allemagne ratifiait la charte…, les Allemands du Nord [favorables au bas-allemand] pourraient obtenir gain de cause devant les tribunaux, ce qui pourrait grever les budgets publics. Une fois [la charte] reconnus, une promotion équitable [du bas-allemand] dans les écoles, devant les tribunaux et dans la vie économique pourrait être obtenue par voie juridique. Précisément dans le cadre de la situation budgétaire actuelle, il faudrait créer des Postes dans l’enseignement et l’administration, procéder à des traductions. »33

Voilà qui devrait remettre quelques idées reçues en place : alors qu’en France, c’est le sempiternel « jacobinisme », censé être la source de tous les maux, qui est cloué au pilori, un pays comme l’Allemagne, pourtant objet de vénération des autonomistes de tout acabit, présente les mêmes symptômes que le France (dialectes et langues régionales mal en point, gouvernement réticent, etc … ). Il est pourtant bien difficile, s’agissant de l’Allemagne, de mettre cette situation sur le compte du décidément bien commode et sacro-saint bouc-émissaire qui a nom « jacobinisme ». Le fédéralisme, pourtant présenté en permanence comme la panacée universelle, serait-il lui aussi en cause ? La place nous manque pour analyser plus en profondeur cette question, mais il apparaît ici avec évidence que le déclin des dialectes et des langues régionales en Europe est manifestement lié à des causes autres que la structure administrative des états. Mais, pour les partisans de la charte, c’est là un tabou qu’il ne faut surtout pas ébruiter.

En mai 1995, le gouvernement fédéral allemand signa la charte mais il fit faire au Parlement européen de Strasbourg par son ministre d’état aux Affaires étrangères SCHÄFER, une déclaration aux termes de laquelle l’Allemagne s’engage à reconnaître officiellement le statut de « groupes ethniques protégés » aux Sorabes (Lusace, à l’est de l’Allemagne), aux Danois du Slesvig du Sud, aux Sinti et Roma et aux Frisons. Seuls les Sorabes de Lusace et les Danois du Sud-Slesvig peuvent cependant se prévaloir du statut tant convoité par la F.U.E.V. (mais seulement pour les pays qui ne sont pas de langue allemande) de « minorité nationale »34.

Le gouvernement allemand a obtenu que les immigrés vivant sur son sol soient exclus de la charte. Polonais et turcs, nombreux en Allemagne, ne pourront donc pas faire valoir des droits reconnus par ailleurs aux minorités allemandes de Pologne. La charte européenne des langues européennes régionales et minoritaires est entrée en vigueur le 1er février 1998. Le Bundestag allemand a ratifié la charte mais la défense du bas-allemand semble être passée à la trappe.35

Conclusion générale

Un rapport récent de l’E.C.R.I. (Commission Européenne contre le Racisme et l’Intolérance) auprès du Conseil de l’Europe et dont la F.U.E.V. a manifestement été I’inspiratrice, reproche aux autorités françaises de ne pas avoir signé et ratifié « tous les instruments juridiques pertinents dans le domaine de la lutte contre le racisme et l’intolérance » en référence à la charte européenne des langues régionales et minoritaires et à la convention-cadre pour la protection des minorités nationales36. De la même eau est la déclaration du pangermaniste allemand Hans HECKEL selon laquelle « deux brebis galeuses refuseront toujours la convention par principe : la France et la Turquie« 37. Auparavant, la FAZ, prenant sans doute ses désirs pour la réalité, avait violemment stigmatisé la position française : « Le gouvernement français, avec sa tradition brutale d’uniformisation linguistique, sait fort bien pourquoi il ne compte adhérer à aucune des phases de la charte européenne des langues : Basques, Occitans, Bretons et Alsaciens opprimés pendant des siècles mettraient la francophonie au rebut« 38.

Une constatation s’impose : la F.U.E.V. ne relâche pas et ne relâchera pas sa pression.  En essayant de les déstabiliser, elle fait planer une menace sérieuse sur I’intégrité territoriale et la souveraineté des états nationaux en Europe, la France étant particulièrement visée. Cet intense pilonnage a pu abuser des hommes politiques sans doute bien intentionnés mais mal informés comme on peut en juger d’après la déclaration de l’actuel Président de la République, J. CHIRAC, qui vient 15 ans après celle de son prédécesseur, le candidat F. MITTERAND, déclaration favorable à la signature de la charte39. Des intellectuels naïfs, idéalistes ou simplement clientélistes prétendent même, au mépris des réalités – les faits relatés ici le prouvent – « qu’aujourd’hui, le danger politique est écarté… » et que « toute idée de séparatisme est révolue« 40 . Cependant, il reste encore des esprits suffisamment lucides pour prôner en la matière prudence et circonspection : « …le combat de nature linguistique, on le sait, n’est jamais tout à fait neutre et a parfois des conséquences économiques désastreuses… Le respect des identités culturelles ne doit pas se faire à n’importe quel prix. En tout cas sans contrainte, sans être imposé, en tenant compte des brassages de populations de différentes régions ou nationalités« 41.

À cet égard, remarque un lecteur des DNA,  » l’exemple de l’Espagne est typique : pour commencer on ne demande que la tolérance au dialecte, puis on revendique son enseignement, le bilinguisme administratif est l’étape suivante… qui conduit inéluctablement à l’autonomie administrative, puis politique« 42. Le cas de l’Espagne et de la Belgique montre bien que « tolérance » linguistique et institutions fédérales ne règlent pas les problèmes, au contraire, compromis et concessions déclenchent souvent une dynamique qui peut être très dangereuse.

Deux exemples récents illustrent bien à quelles aberrations peuvent mener de telles dérives identitaires : le gouvernement autonome catalan vient de décider de promouvoir la langue autochtone dans le cinéma en introduisant des quotas malgré une demande très faible (en 1997, 70 films sur 958, ont été diffusés en catalan touchant 1,84% du public fréquentant les salles de cinéma)43.

Pour la première fois et bien que (ou à cause ?) Tony BLAIR avait parié sur la décentralisation pour endiguer le nationalisme écossais, un sondage indique qu’une majorité d’Écossais (52% contre 41%) se prononceraient en faveur de l’indépendance en cas de référendum44.

En ce qui concerne la France, il est évident qu’une fois la charte ratifiée par elle, la dynamique évoquée plus haut se traduira, de la part des tenants du bilinguisme et des autonomistes, par un harcèlement de tous les instants du gouvernement, des élus, des institutions. Il faudra s’attendre aussi à d’innombrables procès devant les tribunaux jusqu’à ce que les plaignants aient obtenu gain de cause. Il va de soi que la moindre concession coûtera fort cher au contribuable, l’effet de spirale risque d’être ruineux pour le pays. Est-ce cela que l’on veut pour la France ? Est-ce une Europe sous domination allemande et raciste que l’on veut ? En tout état de cause, les citoyens de ce pays ont le droit d’être informés en détail sur ce qui les attend.

Les revendications des partisans des langues régionales et des dialectes sont sans doute légitimes, mais la France doit-elle pour autant se laisser enfermer dans le piège que lui tend la F.U.E.V. ? La signature de la charte peut-elle, doit-elle être l’ultima ratio de la politique linguistique de la France ? Assurément non ! Il existe certainement d’autres solutions que le gouvernement doit s’attacher à rechercher. Pour ce faire nul besoin de signer la charte ni même de modifier la Constitution. Ce dernier a confié, il y a un certain temps, une enquête sur la question à la député socialiste Nicole PERY. La faiblesse de cette consultation semble résider dans le fait qu’elle s’est surtout attachée à rencontrer des associations et des militants de la cause linguistique régionale sans s’enquérir vraiment de leur représentativité et donc de leur légitimité dans la population. Il eût été à coup sûr salutaire de prendre le pouls des populations locales après leur avoir fourni une information complète sur la question.

En fait le gouvernement français se trouve dans une situation grotesque : ceux qui exigent la signature de la charte par la France lui demandent en fait de leur fournir, au nom d’une conception dévoyée de l’Europe, les moyens de la détruire progressivement. Il faut souhaiter qu’en haut lieu on saura raison garder et que l’on renverra tous ces apprentis sorciers à leurs chères études.

Après l’arrêt du Conseil Constitutionnel défavorable à la signature de la charte et dont Fred URBAN, directeur du Comité pour le bilinguisme auprès du Conseil régional d’Alsace a qualifié les attendus en termes délicats « d’arguments totalement ridicules« 45, la France a désormais plusieurs bonnes raisons de s’opposer énergiquement et définitivement à cette entreprise de lente destruction lancée par la F.U.E.V.. Et d’abord cette évidence : sans la F.U.E.V., son activisme et ses agitateurs, la charte européenne des langues régionales et minoritaires n’existerait pas. Ensuite, la F.U.E.V. n’est rien d’autre qu’une officine pangermaniste et néo-nazie qui s’est rendue coupable d’ingérence caractérisée dans les affaires d’un pays étranger.  La France a le droit et il est même de son devoir – elle le doit à ses citoyens – de dénoncer publiquement et de combattre les menées subversives de la F.U.E.V. qui font courir à terme, en suscitant et en exploitant des ferments de division visant à disloquer l’unité nationale, un péril mortel à la République française et à ses valeurs auxquelles une majorité écrasante de Français sont attachés parce quels y ont adhéré de leur plein gré, en dehors de toute considération d’ordre linguistique ou racial.

Si l’on y prend garde, c’est tout l’acquis de 1789 qui risque de partir en charpie et d’être réduit à néant.

Il nous semble que la question mérite réflexion.

En tout état de cause, le gouvernement de la France qui prendra le risque insensé de signer la charte, portera une lourde responsabilité devant l’Histoire.

© Lionel BOISSOU


NOTES

1 Frankfurter Allgemeine Zeitund (FAZ), n°123, 30 mai 1994.

2 L’actuel président de la F.U.E.V. est le « Romanche » (Suisse) Romedi ARQUINT. Il est secondé par 6 vice-présidents dont l’autonomiste breton Pierre Lemoine, du «Comité d’action régionale» de Glomel (Côtes d’Armor), affilié à la F.U.E.V. cf Das Ostpressenblatt, 4 avril 1998.

3 L. BOISSOU, Vers un nouvel ordre « Ethnique » ?, in : Humanisme, N°232-233 mars 1997, p.107

4 Das Ostpressenblatt,  avril 1998.

5 Globus, Heft II, 1994, p. 21.

6 FAZ, n° 123, 30 mai 1994.

7 FAZ, n° 114, 18 mai 1994.

8 FAZ, n° 123, 30 mai 1994.

9 ibid.

10 FAZ, n° 17, 20 janvier 1996.

11 FAZ, n° 114, 18 mai 1994.

12 ibid.

13 Globus, Hcft Il, 1994, p.21.

14 Appel aux Citoyens et aux Autorités en Alsace et en Lorraine, Cercle René Schicklé, s.d.

15 Courrier des lecteurs à la Wochempost, n°42, du 13 octobre 1994.

16 Land und Sproch, Les Cahiers du bilinguisme, n°4, 1987.

17 ibid.

18 ibid.

19 ibid.

20 Dernières Nouvelles d’Alsace, n°212, 12 septembre 1991.

21 MdEP’s für mehr Minderheitenrechte (Les députés européens veulent plus de droits pour les minorités) in : POGRON n°193, mars – avril 1997.

22 DNA, n°4, 5 janvier 1992.

23 cf. note 12.

24 L. BOISSOU, art. cit., p. 107.

25 Curierul National, 20 mai t996.

26 Walter von GOLDENDACH, Hans-Rüdiger MINOW, Von Krieg zu Krieg, Verlag 8 Mai, Berlin 1997, pp. 122-123.

27 Das Ostpressenblatt, 4 avril 1998, p.24.

28 L’Alsace, mercredi 22 juin 1994.

29 Dreiland – Zeitung, n°15, 12 avril 1996.

30 FAZ, n°278, 28 novembre 1996.

31 ibid.

32 ibid.

33 ibid.

34 FAZ, n° 110, 12 mai 1995.

35 Das Ostpressenblat, 18 avril 1998.

36 L’Alsace, mercredi 17juin 1998.

37 Das Ostpressenblatt, 18 avril 1998.

38 FAZ, n°278, 28 novembre 1996.

39 Dernières Nouvelles d’Alsace, n°126, 31 mai 1996.

40 Claude HAGEGE et Henry GOETSCHY in : DNA, N° 132, 8 juin 1994.

41 DNA, N°83, 7 avril 1995.

42 Courrier de lecteur de M. A. SIGWALT aux DNA, n°139, 16 juin 1994.

43 Libération, 18 juin 1998.

44 Courrier International n° 398, 18-24 juin 1998.

45 Dreiland-Zeitung, n° 15, 12 avril 1996.