17 juin.
Le sulfureux « député Diwan » disparaît à Quimper à l’âge de 76 ans. Les médias bretons se mobilisent pour célébrer le député, conseiller régional et conseiller général qui « de l’Amoco aux Bonnets rouges était de toutes les grandes luttes bretonnes » (article de Olivier Pauly, dans Ouest-France). « Régionaliste assumé, autonomiste, voire indépendantiste breton », d’après ses propres dires, il n’avait pas hésité à coiffer le bonnet rouge en 2013-2014. Centriste, il comptait parmi ses proches Alphonse Arzel. Déclaration de Pierrik Massiot, Président du Conseil régional, socialiste : « C’est toute la Bretagne qui est aujourd’hui endeuillée. Jean-Yves Cozan fut… un homme de Bretagne avec la fierté d’une identité qu’il assumait totalement ». Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, ancien Président du Conseil régional : « Sa vie était un message pour la Bretagne. Jean-Yves Cozan fut l’ardent défenseur de la langue bretonne et le militant de la première heure des écoles Diwan, nous trançant le chemin d’un combat que nous continuerons à mener sans faillir en sa mémoire. » Marc Le Fur, député des Côtes d’Armor, UMP : « En perdant Jean-Yves Cozan, la Bretagne perd… un homme profondément attachant, car viscéralement attaché à notre Bretagne, à notre culture et notre identité. » Les conseillers régionaux UDB : « Il laisse une marque durable dans la politique culturelle et linguistique de la Région, et plus largement dans le combat pour une Bretagne moderne, confiante dans son avenir. Nous nous plaisons à saluer la mémoire d’un Breton de premier plan, et ce d’autant plus que nous ne partagions pas ses choix politiques. » Christian Troadec, conseiller départemental du Finistère, maire de Carhaix : « Régionaliste assumé, il aura marqué la vie politique bretonne. Son engagement pour la langue et la culture restera gravé à jamais dans la mémoire du peuple breton. Un menhir. » Jacques Bernard, président de Produit en Bretagne : « Par sa force de caractère et de conviction, il a su imposer une vision de la Bretagne qui n’était pas partagée et qui est aujourd’hui reconnue comme essentielle. Il avait la Bretagne chevillée au corps. Sans lui Diwan n’existerait plus. » Le réseau des écoles Diwan « salue la volonté politique de l’élu, la ténacité et le courage d’un homme qui avait permis le redressement de l’association au début des contrats d’association avec l’Etat, permis l’ouverture du premier collège… Kenavo, Jean-Yves, ha trugarez. » Kevre Breizh, la Fédération des Associations culturelles bretonnes : « Un véritable monument de la vie politique et culturelle bretonne vient de disparaître. Jean-Yves aura marqué de façon profonde le paysage de la Bretagne qui sans lui ne serait pas tout à fait ce qu’elle est aujourd’hui : un pays qui n’a plus honte de sa culture, de ses langues, de son identité. »
Jean-Yves Cozan, condamné en justice, puis élu conseiller régional en charge de la Culture et de l’Identité bretonne, a été à l’origine de la grande dérive identitaire et de la promotion des militants nationalistes bretons qui devait s’imposer en Bretagne. On pourra lire notamment l’hommage plein de gratitude de l’ex-terroriste Charlie Grall, soutien du maire de Carhaix Christian Troadec.