3 octobre 2014.
Arrestation d’un Bonnet rouge soupçonné d’être impliqué dans l’incendie volontaire du centre des impôts de Morlaix. Son avocat est l’avocat des Bonnets rouges, Maître David Rajjou du barreau de Brest. Les Bonnets rouges dénoncent un procès politique contre un bouc émissaire.
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Rappel des faits.
Dans la nuit du 20 septembre, une centaine de tracteurs descendent de nuit vers la ville de Morlaix. Des légumiers incendient le centre des impôts et la Mutualité sociale agricole pour protester contre les lourdeurs administratives. Le président de la FDSEA du Finistère, Thierry Merret, l’un des leaders des Bonnets rouges, « tire un coup de chapeau à ceux qui ont osé faire ce qu’ils ont fait ».
Ces violences sont justifiées par les quatre présidents des FDSEA de Bretagne. La FDSEA omet de signaler que si le marasme est réel en 2014, l’année 2013 a été dans le secteur des légumes une excellente année. En ne prévoyant pas la chute des cours, pourtant prévisible, la FNSEA a eu un rôle désastreux.
La prise de la sous-préfecture de Morlaix en juin 1961 par Alexis Gourvennec et plusieurs milliers de maraîchers a toujours été présentée comme un haut fait par les autonomistes rassemblés derrière Joseph Martray, fondateur du CELIB. Alexis Gourvennec créa la compagnie Brittany Ferries pour exporter des légumes vers l’Angleterre. Actuellement, Brittanny Ferries entend faire subventionner par l’État la construction du nouveau ferry, Pegasus, propulsé au gaz, et menace de le faire construire à l’étranger car l’État fait attendre sa réponse.
Face à ceux qui verraient un lien de cause à effet entre l’attente de la subvention et la destruction du centre des impôts, la maire UMP de Morlaix nie le fait que cette « jacquerie » ait été organisée. Elle « condamne mais comprend » et déclare : « C’est un bâtiment de l’État qui a été visé, à l’État d’intervenir ».
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Le procureur de Brest, qui semble éprouver le besoin de se justifier, précise bien qu’il faut être très prudent, que l’homme inculpé est un Bonnet rouge mais, il le répète, « sans que cela n’ait d’incidence » et qu’il n’est suspecté que d’avoir mis le feu au centre des impôts de Morlaix et empêché les pompiers d’arriver. Bien que disposant de photos, de films et de témoignages, le procureur insiste sur « la nécessité d’être minutieux et précis » dans une enquête qui risque d’être très longue.