Organisé par la chanteuse Gwennyn Louarn, vieille militante nationaliste issue du sérail (la famille Louarn a repris le combat de l’aïeul, Alan Louarn, condamné à la Libération) un événement baptisé « Breizh a live » a rassemblé le banc et l’arrière banc des chanteurs nationalistes à Carhaix – mais les chanteurs les plus connus se sont bien gardés de se mêler à cette opération de propagande, menée (comme de coutume) pour « soutenir la langue bretonne » et accompagnée (comme de coutume) par le chœur dithyrambique des médias bretons.
Il faut lire dans Le Télégramme les propos des militants clamant « on en a marre que l’État nous opprime et qu’il veuille supprimer notre langue »… L’État qui verse année après année des millions pour entretenir des classes bilingues et des écoles Diwan – et ce en période de pénurie – pour quel résultat ?
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Il faut lire les lamentations des militants relayées par France 3 : les pauvres associations bretonnes sont (comme de coutume) en difficulté financière. La faute à la pingrerie de l’État français qui baisse ses subventions. La Coop Breizh est en redressement judiciaire ? Mais qui rappelle qu’elle a englouti de juillet 2018 à mai 2024 près de 800 000 € du conseil régional ? Et ce alors qu’elle est depuis l’origine le fer de lance du combat nationaliste en Bretagne et a joué un rôle délétère dans la réécriture de l’histoire…
Les écoles Diwan sont (comme de coutume) en déséquilibre comptable (500 000 € pour 2024) ? Mais qui rappelle qu’en dix ans Diwan a touché plus de 13 millions du seul conseil régional ?
D’un côté, les médias se lamentent sur le déficit de Diwan, de l’autre ils vantent les millions dépensés pour ces écoles. La rénovation du château de Kerampuil à Carhaix (près de 5 millions pour 870 m2) s’est doublée de la création d’un nouveau bâtiment (encore près de 5 millions). À cela s’ajoute l’ouverture d’un luxueux lycée Diwan à Vannes : plus de 6 millions et plus de 5 000 m2 de surface pour 460 élèves (soit, au total, 13 bacheliers).
Les Bretons n’achètent pas les livres de la Coop Breizh ? C’est leur droit.
Ils ne mettent pas leurs enfants à Diwan ? C’est leur choix.
Mais ils n’en finissent pas de payer pour ces instruments d’un combat nationaliste qu’ils ne soutiennent pas. L’opération ridiculement baptisée « Breizh a live » (1) pour faire chic anglais et breton à la fois (on se souvient de la « Breizh Touch » de Le Drian) est l’exemple même de ce business qui leur est imposé comme assignation à parler une novlangue qui leur est étrangère et subir une identité néoceltique dont la caractérisque première est la vulgarité.
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(1) « Breizh a live » veut dire « Bretagne au niveau » (ce qui est déjà stupéfiant de forfanterie puisqu’il s’agit pour les nationalistes de relever le niveau des Bretons qu’ils jugent trop nuls) mais il y a un jeu de mots avec l’anglais « alive » – jeu de mots d’autant plus ridicule qu’on entend « salive ». Autant dire qu’on va vous en faire baver.