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En octobre dernier, l’indépendantiste breton Yves Mervin – qui s’est bombardé historien pour défendre les nationalistes collaborateurs des nazis et discréditer la Résistance en se servant des archives qu’il exploite à sa guise – publie un nouveau livre, aussi laid que les précédents, autoédité comme les précédents et diffusé par la Coop Breizh, intitulé Jean-Marie Perrot 12 décembre 1943 un crime communiste.
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Ce lourd volume, à dire vrai illisible, est un produit destiné à permettre de relancer la promotion de l’abbé pour les 80 ans de son exécution. On serait en droit de penser que cette promotion a quelque chose d’indécent et que, de la part de l’Église catholique qui peine à recruter prêtres et fidèles, l’hommage rendu à un nazi relève d’une certaine inconscience – ou alors d’une fidélité à Feiz ha Breiz, l’idéologie mortifère de l’abbé Perrot, ce qui finalement semble bien s’imposer, à lire les productions des thuriféraires de l’abbé.
Quoi qu’il en soit, l’opération marketing assurée par l‘IDBE (la Fondation Fouéré) bat son plein :
— le 9 décembre à Quimper, conférence d’Yves Mervin avec Youenn Caouissin, fils aîné de Herri Caouissin, du Kommando de Landerneau, et auteur d’une apologie de l’abbé Perrot parue aux très réactionnaires éditions Via Romana.
— le 10 décembre à Scrignac, messe, hommage à l’abbé Perrot au lieu-dit la Croix-rouge, pique-nique dans la sacristie et assemblée générale de l’association Mignoned Feiz ha Breiz (Les amis de Feiz ha Breiz, c’est-à-dire Foi et Bretagne, la revue de l’abbé Perrot). Cette association, notoirement liée à l’extrême droite nationaliste, a donc contribué à organiser cet événement qui, sous habillage religieux, est d’abord politique. En effet, le site nationaliste catholique Ar Gedour, également partie prenante, annonce qu’à la fin de la messe le militant nationaliste Michel Chauvin, récemment décoré du Collier de l’hermine décerné par l’Institut culturel de Bretagne, remettrait son collier à l’abbé Perrot.
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Michel Chauvin s’était signalé en 1983 par un attentat contre le monument aux morts de Scrignac, attentat qui allait discréditer les terroristes au point, d’après certains, d’amener à l’abandon du sigle FLB pour le Front de « libération » de la Bretagne. Il revient donc parader sur les lieux du crime…
On le voyait récemment encore parader avec son collier sur le site de la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier qui avait vu la défaite de la Bretagne (car les nationalistes bretons comme les nationalistes serbes célèbrent leurs défaites) et écouter l’indépendantiste Yvon Ollivier annoncer que la guerre contre la France était toujours en cours : c’est lui qui tient le micro. Comment ce magistrat en poste peut-il exercer la Justice d’un pays qu’il ne cesse de dénoncer ?
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Quoi qu’il en soit, la préfecture, en dépit des protestations, a autorisé ces célébrations.
L’invitation se termine sur cette conclusion sybilline :
Nous nous devons d’honorer la mémoire de nos paires et tout particulièrement celle de Yann-Vari Perrot.
Reste à savoir quelles paires…
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