Quel meilleur support que le foot pour la propagande nationaliste ? Patrick Le Lay et son complice François Pinault l’avaient bien compris et avaient entrepris de faire du stade rennais (rebaptisé depuis Roazhon park) un instrument symbolique du combat breton : hymne, drapeau, tout le kit national breton proliférant sur fond de populisme. Ainsi François Pinault est-il (d’après Forbes) le plus riche propriétaire de club de football au monde. Ce n’est, bien sûr, pas que par amour du sport.
Pour la finale de la coupe du monde de football opposant Nantes à Nice le samedi 9 mai, le conseil régional de Bretagne a décidé de lancer une grande opération de propagande avec distribution de drapeaux bretons – manière de faire savoir que Nantes est en Bretagne, malgré le découpage territorial et les pays de la Loire, inéluctablement voués à se fondre (une fois la « réunification » obtenue) dans les bas-fonds sans identité de la France ordinaire.
Le gwenn-ha-du, symbole éminemment réactionnaire, est ainsi promu par un conseil régional « socialiste » qui fera distribuer ces drapeaux par les militants d’officines nationalistes, certaines d’entre elles créées pour promouvoir la « réunification » (ainsi À la bretonne et Bretagne réunie).
Ce ne sont pas les Bretons animés d’un patriotisme fulminant, ce ne sont pas les Nantais brûlant de retrouver leur patrie volée qui se rendront au stade armés de drapeaux revanchards mais des supporters changés en propagandistes par le biais des drapeaux achetés sur fonds publics : l’argent coule à flots dès lors qu’il s’agit de faire progresser le projet d’autonomie défendu par le Club des Trente et l’Institut de Locarn.