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NATIONALISME BRETON,
RACISME ET ANTISÉMITISME
LE CAS BORIS LE LAY
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En 2008, je découvre qu’un site nationaliste diffuse des propos racistes tout en m’accusant, entre autres, d’être une « militante fasciste ». Suite à ma plainte, l’auteur des propos (qui écrit sous divers pseudonymes) est identifié : il s’agit d’un crêpier de Rosporden du nom de Boris Le Lay. Il est aussi responsable d’un site, leprojetjuif.com, dont je remets une synthèse à la Ligue des Droits de l’Homme de Rennes.
Commence un long feuilleton…
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I
BORIS LE LAY ET LE PROJET JUIF
Identifié comme étant bien le responsable du site Breiz Atao, ce qui serait impossible à présent puisque son site est hébergé au Texas, le crêpier de Rosporden travaillant alors au Japon est assigné à Paris pour « provocation à la haine raciale, apologie de crimes contre l’humanité et contestation de crimes contre l’humanité » suite à une plainte initiée par la section de Rennes de la LDH. Le 13 juillet 2013, appelé à comparaître pour provocation à la haine raciale, apologie de crimes contre l’humanité et contestation de crimes contre l’humanité, il ne comparaît pas. Le procureur avait requis un an de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende. Boris Le Lay est condamné à huit mois de prison avec sursis et 5 000 € d’amende, les plaignants recevant 1 500 € de dommages et intérêts et 800 € pour leurs frais de justice.
Le tribunal a retenu les trois chefs d’accusation et noté que Boris Le Lay exprimait « le souhait que se reproduise (sic) un second holocauste ».
Boris Le Lay fait appel de sa condamnation, inaugurant ainsi sa stratégie dite du « brise-glace » : il s’agit d’aller le plus loin possible pour ouvrir une brèche dans la glace épaisse de la démocratie vendue aux Juifs et, plus généralement, aux étrangers à la race bretonne…
Les médias n’accordent aucun intérêt au problème.
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II
BORIS LE LAY ET LES SONNEURS NOIRS
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Alors que son site Le Projet juif est fermé, Boris Le Lay continue en toute impunité de tenir des propos racistes sur le site Breiz Atao jusqu’à ce qu’il s’en prenne à des sonneurs noirs. À ce moment-là, l’occasion de donner une image aimable de la culture bretonne opposée à la xénophobie et au racisme est trop belle pour que les journalistes laissent passer l’occasion.
En 2011, assigné par les sonneurs noirs, par une militante de l’UDB, par des élus, par la LDH et autres associations, le procès étant largement médiatisé, Boris Le Lay devient soudain célèbre.
Nul ne s’avise du fait qu’il s’inscrit dans la droite ligne de Breiz Atao dont il a donné le nom à son site et qu’il est le seul à être cohérent avec l’idéologie de Polig Monjarret dont les bons militants de gauche se revendiquent. Voir à ce propos l’article publié en mai 2011 dans le journal Bretagne-Ile-de-France.
Condamné le 24 juin 2013 à 18 mois de prison avec sursis et au paiement de 22 000 euros de dommages et intérêts et frais de justice, sur plainte de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), de la Ligue internationale contre l’Antisémitisme (LICRA), du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), de Yannick Martin, Monique Bras (dite Mona Braz) et Bernard Poignant, Boris Le Lay met aussitôt en ligne une vidéo pour faire part de sa jubilation et fait appel de sa condamnation.
Autre occasion pour lui de se réjouir, le même jour avait lieu, à Brest, le procès qui lui était intenté par la conseillère générale socialiste Marie Gueye pour provocation à la discrimination et incitation à la haine raciale.
Condamné à quatre mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende, plus 3 000 euros de dommages et intérêts, Boris Le Lay fait, bien sûr, aussitôt appel de sa condamnation.
III
PROCÈS EN APPEL, 19 NOVEMBRE 2013
COMPTE RENDU D’AUDIENCE
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L’audience qui devait avoir lieu le 24 septembre à la Cour d’appel de Rennes a été repoussée au 19 novembre 2013.
L’avocat de la LDH, Me Gérard Taieb, en a profité pour demander à ce qu’un autre procès intenté contre Boris Le Lay pour propos antisémites tenus lors du décès de Serge Goldberg, soit joint à la procédure.
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En vue de préparer l’audience du 24 septembre, Boris Le Lay avait mis en ligne la veille, à titre de déclaration d’intention, une image issue des archives du groupe nationaliste Breiz Atao :
« LA FRANCE AUX JUIFS LA BRETAGNE AUX BRETONS »
À la veille de l’audience du 19 novembre, il a mis en ligne un article programmatique, revendiquant son rôle « dans la lutte contre l’idéologie antiraciste ».
« BREIZ ATAO a été en pointe dans la lutte contre l’idéologie antiraciste et le projet de société voulue par la vermine socialo-communiste qui a étendu ses tentacules sur notre pauvre pays enchaîné. C’est ce qui explique la chasse aux sorcières dont nous avons été victime lors de procès staliniens où la fine fleur de la pourriture socialiste et marxiste s’est manifestée. »
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Le 19 novembre 2013 devaient donc être plaidés devant la Cour d’appel de Rennes trois dossiers.
Seul le premier a pu être plaidé, avec délibéré au 17 décembre, les deux autres (affaire Serge Goldberg, affaire Marie Gueye) ayant été renvoyés au 4 février.
Selon la tradition des nationalistes bretons, Boris Le Lay avait lancé une souscription pour lui permettre de faire face à ses frais de justice.
Enchanté du résultat, il s’était assuré l’assistance d’un avocat, Me Pierre-Marie Bonneau. Ce dernier a tenté de faire requalifier ce qu’il appelait ses « élucubrations » et ses « propos sans doute peu intelligents » en faisant feu de tout le bois juridiquement disponible.
Cela n’a pas empêché l’avocat général de requérir un an de prison dont 8 mois de prison ferme et 5 000 € d’amende au terme d’un réquisitoire soulignant la « lâcheté » de l’accusé, constamment défaillant au moment de répondre de ses écrits : « Les mots manquent face à tant de haine et de bêtise », a-t-il conclu avant de citer le Traité de la tolérance.
Il a été noté que Boris Le Lay entend faire appel de tous les jugements, aller en cassation aux frais des plaignants et continuer de rire de la Justice qui lui assure en le condamnant le plaisir de se moquer d’elle.
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Compte rendu d’audience par Annie Clénet, présidente de la section rennaise de la Ligue des Droits de l’Homme, et Françoise Morvan.
© Annie Clénet et Françoise Morvan.
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III
PROCÈS EN APPEL, 4 FÉVRIER 2014
D’UN NATIONALISME À L’AUTRE
COMPTE RENDU D’AUDIENCE
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4 février, 14 h. Cour d’appel de Rennes. Boris Le Lay ayant, comme de coutume, fait appel de sa condamnation, la Justice suit son cours. Pas grand monde dans la petite salle du Parlement de Bretagne où doit se dérouler l’audience (si toutefois le terme « audience » a encore un sens s’agissant d’un nationaliste breton qui n’a jamais daigné se faire entendre de la Justice française).
Condamné par le tribunal de Quimper le 24 juin 2013 pour « provocation à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique », Boris Le Lay (supposé vivre au Japon) est allé, le jour même, en personne, faire appel.
Sur son site leprojetjuif.com, il avait salué la mort de Serge Goldberg, animateur de la commission antisémitisme du MRAP (Mouvement contre le racisme et l’antisémitisme et pour la paix) et ancien président de la section de Saintes de la LDH (Ligue des droits de l’homme), en écrivant (notamment) qu’« Un Juif du MRAP écrasé par un train, c’est la fête. Marchez dedans, ça porte bonheur. »). Devant plaider pour le MRAP, la LDH et la Fédération des associations de culture et loisirs et de solidarité de Saintes, Me Gérard Taieb est présent.
Condamné par le tribunal de Brest le 24 septembre 2013 pour le même motif car il s’en était pris sur son site Breiz atao à une conseillère générale d’origine africaine, Marie Gueye, Boris Le Lay a, de la même manière, immédiatement fait appel. M. Jacques Quillien, adjoint du maire de Brest, qui a par lui été qualifié de « traître à sa race » pour avoir soutenu la candidature de Marie Gueye, avait été débouté et a fait appel, de même que la Fédération socialiste du Finistère qui a soutenu cette candidate. Tous trois sont défendus par Me Pierre-Hector Rustique du barreau de Brest.
On attend Me Rustique et l’avocat de Boris Le Lay, Me Pierre-Marie Bonneau, du barreau de Toulouse.
14 h 15
La cour !
Tout le monde se lève.
Énoncé des jugements rendus.
Arrive Me Rustique.
On évacue la salle pour permettre à un prévenu arrivé dans la cage de verre blindé à gauche entre trois policiers de se faire juger.
Petites causettes dans le vaste couloir donnant sur la cour intérieure du Parlement.
Deux journalistes échangent sur le cas Le Lay.
14 h 40
Question : faut-il renvoyer l’affaire ou attendre Me Bonneau ?
Viendra-t-il ? Ne viendra-t-il pas ?
Me Taieb sort pour appeler son collègue.
Pendant ce temps, les débats se poursuivent.
Il apparaît que, tout de même, Me Bonneau qui a soulevé un incident et ne se présente pas… D’où il s’ensuit que… Et finalement… Oui, tout de même…
On va chercher Me Taieb dans le couloir : il entre en disant que le 06… Le 09… bref, rien ne répond.
14 h 45
Audience.
Rappel des faits et de la condamnation, exposé juridique, plaidoirie de Me Taieb, qui souligne que Boris Le Lay a été également condamné à Paris pour « provocation à la haine raciale, apologie de crimes contre l’humanité et contestation de crimes contre l’humanité ».
Par ses écrits, il ne porte pas seulement atteinte à des personnes mais au « tissu social. »
15 h 05
Réquisitions de l’avocat général.
Les faits sont constitués, il s’agit d’une provocation directe en vue de surexciter les esprits pour les inciter à l’action. En conséquence, il ne faut pas seulement confirmer le jugement mais aller au-delà : il requiert 8 mois de prison ferme et 10 000 euros d’amende.
Au fur et à mesure qu’il progresse dans sa démonstration, il démontre la gravité des « propos sordides » de Boris Le Lay pour en arriver à constater le « courage du pleutre » qui, « réfugié derrière son ordinateur appelle au meurtre »…
Délibéré au 24 mars.
J’avoue qu’enchantée par la précision de l’avocat général, je me suis laissée aller à noter le détail de sa démonstration en le confrontant à mes notes, ce qui m’a donné un moment de plaisir intellectuel que je n’aurais pas cru connaître en ces lieux.
Plaidoirie de Me Rustique.
Les parties civiles ne se sont pas déplacées, dit-il, mais, lui, il s’est déjà déplacé deux fois ; Boris Le Lay n’est jamais là mais il fait appel en personne et se moque de la Justice. Marie Gueye est une assistante sociale socialiste dont la candidature a été soutenue par Jacques Quillien, qui, lui aussi, a été victime d’agressions de Boris Le Lay. Le PS n’a pas envoyé ses statuts mais c’est qu’il n’« a pas pu »..
Me Rustique conclut, s’adressant à Boris Le Lay (qui est absent, il croit devoir le noter encore) qu’il doit prendre conscience du tort qu’il cause aux militants bretons, aux autonomistes, aux nationalistes bretons qui défendent la cause bretonne. En péroraison, il l’invite à lire Darwin, Ernest Renan, « philosophe breton et bretonnant », Albert Jacquard et surtout Morvan Lebesque, le « poète breton » qui a écrit que « le Breton n’a pas de papiers... »
L’avocat général, recadrant d’une phrase ce plaidoyer pour le nationalisme breton, commence son exposé par une citation de Renan, rappelant que « la nation est un plébiscite de tous les instants ».
Il requiert une peine de 8 mois de prison ferme et 10 000 euros d’amende.
Délibéré au 24 mars.
Boris Le Lay a fait dès hier soir part de son intention de se pourvoir en cassation.
Il n’a toujours pas de casier judiciaire.
Boris Le Lay, militant nationaliste breton assume, en toute logique, l’héritage de Breiz Atao dont il se revendique.
Entendre l’avocat du Parti socialiste admonester le fantôme de Le Lay en lui reprochant de nuire « aux autonomistes, aux nationalistes bretons » et en s’appuyant sur une citation d’un nationaliste breton (lui-même précoce partisan de Breiz Atao en sa période national-socialiste) était un grand moment surréaliste. J’ai rappelé dans Le Monde comme si le rôle de Morvan Lebesque sous l’Occupation et analysé la manière dont il a reconverti sous label de gauche l’idéologie de Breiz Atao.
Je n’ai pas regretté d’avoir décidé d’assister à cette audience qui promettait d’être particulièrement ennuyeuse et qui a, au contraire, a été particulièrement intéressante : difficile de trouver meilleure illustration du confusionnisme induit par l’incapacité de la gauche d’analyser le nationalisme breton.
© Françoise Morvan
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Le 24 mars, le tribunal s’est, une fois de plus, borné à confirmer les peines de prison avec sursis prononcées en première instance. Lire à ce sujet le compte rendu de K. Veillard et l’article « Sursis répétés pour Boris Le Lay ou le choix de l’inefficacité judiciaire ».
IV
29 MAI 2015 :
ENFIN UNE PEINE DE PRISON FERME
Le 29 mai 2015, Boris Le Lay est condamné à six mois de prison ferme par le tribunal de Quimper pour provocation à la haine raciale, sur nouvelle plainte du sonneur noir Yannick Martin.
Alors que ses condamnations pour incitation à la haine raciale suite à ses écrits antisémites n’ont connu presque aucun écho dans les médias, cette condamnation connaît un très large écho, le bon sonneur breton, qui se trouve être noir, étant opposé au mauvais Breton qualifié d’« ultranationaliste » par Le Monde, puis par toute la presse.
Boris Le Lay n’est pas plus « ultranationaliste » que les autres : il assume simplement l’héritage de Breiz Atao qui est à la base du nationalisme breton, quel qu’il soit.
Et, ce faisant, il contribue à banaliser le nationalisme breton qui peut, face à lui, prendre figure démocratique.
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V
2015 : NOUVELLES PLAINTES,
NOUVELLE CONDAMNATION
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Une nouvelle plainte est initiée par un militant de Sud, Olivier Cuzon.
Brest. Plainte nominative contre Boris Le Lay – Bretagne – Le Télégramme, quotidien de la Bretagne
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En décembre 2015, fidèle à la tradition de délation de Breiz Atao, Le Lay qui, bien que condamné à de la prison ferme, continue en toute impunité de déverser sa prose sur Internet, livre les noms des militants antiracistes qui s’opposent à sa vision d’une Bretagne nettoyée des étrangers. Cette opération lui vaut d’être l’objet d’un article du Canard enchaîné le 10 février 2016.
VI
2016
LA FABRIQUE DE L’«HYPERNATIONALISTE BRETON »
De manière passablement inquiétante, la presse régionale consacre de temps à autre des articles à Boris Le Lay, toujours pour faire de lui un cas à part qualifié d’«hypernationaliste breton » de manière à dédouaner les nationalistes bretons — et ce alors même qu’il assume purement et simplement l’héritage de Breiz Atao (comme l’indique son site) et du nationalisme breton.
Les articles reposent tous sur un refus de prendre en compte cet héritage idéologique pour se contenter de mentionner le racisme (ainsi considéré comme une anomalie de la part d’un nationaliste breton) : qui rappelle que ce nationaliste breton, comme tous les autres, se revendique d’une ethnie minorisée en lutte contre la France ? Ses délires reposent sur une base qui est celle du nationalisme breton depuis les origines et qui n’est pas plus « hypernationaliste » que celle des autres.
Il est permis de se demander aussi pourquoi les journalistes se donnent tant de mal pour accréditer la thèse du séjour de Le Lay au Japon, alors que, chaque fois, il vient faire appel en personne de ses condamnations, comme l’a rappelé l’avocat général lors de l’audience du 4 février 2014. Pour expliquer le fait que Le Lay coure toujours ?
Non moins remarquable est la manière d’excuser le fait qu’il continue d’émettre sur ses sites en se moquant de la Justice française. Alors que les comptes Facebook et Twitter de militants identitaires auxquels il est lié sont fermés de longue date, il continue de diffuser sa propagande haineuse…
Si je ne l’avais pas assigné, le crêpier de Rosporden continuerait d’émettre sous pseudonymes et nul ne saurait qui il est : qui se soucie de rappeler ce simple fait ?
Un article du Télégramme en date du 22 novembre 2016 donne une idée de la manière d’expliquer l’impunité dont il bénéficie, non pas depuis 2013 mais depuis 2009.
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VII
DÉFÉRENCEMENT ?
Le 15 décembre 2016, le TGI de Brest statuant en référé juge que la requête d’Amine Ameloune, le gérant du site Happy Cash, contre Boris Le Lay, responsable du site Breizatao.com est fondée.
Amine Ameloune, accusé, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo, d’être « l’un des financiers occultes de la mosquée salafiste de Brest », s’estime victime d’une « campagne d’insultes racistes et de provocation à la haine raciale », et réclame la suppression de ce site.
Le tribunal lui donne raison, lui accorde 2 000 euros pour couvrir ses frais de procédure, condamne Boris Le Lay pour incitation à la discrimination et à la haine raciale — rien là que de banal au point où nous en sommes — et, nouvelle disposition digne de donner espoir aux victimes qui, depuis 2008, essaient en vain d’obtenir la suppression de la source des maux subis, lui enjoint de supprimer le site Breizatao.com sous astreinte de 150 euros par jour de retard afin de faire cesser ce « trouble manifestement illicite » en application des articles 24 et 50-1 de la loi du 29 juillet 1881.
Le 2 mars 2017, la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, s’appuyant sur cette ordonnance, réclame de Google France le déréférencement du site Breizatao.com. Elle s’appuie sur l’article 6 de la loi du 21 juillet 2004 qui précise que les hébergeurs « doivent concourir à la lutte contre la diffusion des infractions » visées par la loi du 29 juillet 1881.
Le 7 avril, Le Télégramme annonce que le « site ultranationaliste Breizatao » a été déférencé par Google. Le journal Le Monde prend le relais et, le 7 avril, le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, félicite le délégué « pour son efficace action pour enfin faire taire ce site raciste ».
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Jean-Jacques Urvoas
✔
@JJUrvoas
Je remercie @GillesClavreul pour son efficace action pour enfin faire taire ce site raciste.
http://
po.st/XesMf9
via @LeTelegramme
11:31 – 7 Apr 2017
Cependant le site de Le Lay continue d’émettre imperturbablement.
Seule sa « homepage » a été déréférencée.
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VIII
NOUVEAU PROCÈS : NOUVELLE ABSENCE
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8 juin 2017 : audience à Quimper. Une quinzaine de plaintes reçues, un procureur qui , ne craignant pas la redondance, dénonce des « propos immondes et abjects qui donnent la nausée » ; il requiert quatre ans de prison et la poursuite des mandats d’arrêts contre Le Lay, lequel ne manquera pas de faire appel…
6 juillet 2017 : deux ans et huit mois, tel est le verdict. Pas grand-chose pour Le Lay qui se présente comme un dissident injustement persécuté par la Justice française. Rien que de banal.
Les journalistes continuent de dissimuler le travail de vigilance qui a amené la première condamnation de Le Lay en appelant à réflexion sur le nationalisme breton. C’est cette réflexion qui est rendue impossible et qui rend d’autant plus dérisoires les condamnations dont Le Lay se moque. On pourra lire à ce propos les réflexions de Marie-Madeleine Flambard, longtemps présidente de la section de Rennes de la Ligue des Droits de l’Homme. Tanguy Louarn, portant plainte contre Le Lay pour défendre la mémoire de son père, ce serait comique s’il n’y avait là une illustration du confusionnisme pratiqué dès l’origine par les nationalistes bretons. Ce pauvre Alain Louarn dit Alan al Louarn, condamné à l’indignité nationale à la Libération et qui continua de militer si ardemment…
Dans le même temps, les identitaires prolifèrent.
©écho de l’Armor
IX
REBELOTE
X
LE LAY, ENCHANTÉ D’ÊTRE CONDAMNÉ À LORIENT,
SE FAIT FILMER POUR SURENCHÉRIR
Lorient, 20 février 2018.
Le Lay est condamné à deux ans de prison. Un nouveau mandat d’arrêt est lancé contre lui. Il en est enchanté et se compare à Victor Hugo et Lénine dans une vidéo produite par un site d’extrême droite nationaliste… français. En effet, à l’en croire, la Bretagne, la France et l’Europe doivent s’unir (même si, bien sûr, la France est l’ennemie de race des Celtes) face à la « conquête de notre continent par les masses islamiques et aussi du tiers monde plus généralement », déclare-t-il en faisant l’apologie de son site Breiz Atao (dont il apparaît alors qu’il n’est pas même capable de prononcer correctement le nom). Martyr de la cause, il appelle à mettre sur pied une organisation de combat pour résister coûte que coûte car « face à cette immense invasion islamique il y a une force diabolique qui s’est glissée dans tous les rouages de l’État : cette force-là devra être extirpée ». La rhétorique du racisme repose donc sur les archaïsmes de la propagande catholiques associant la peur du diable et la peur du mal qu’il faut extirper. C’est, de fait, celle de Breiz Atao depuis ses origines.
S’il est condamné, c’est qu’il a exploité des photographies de classe d’une école publique de Pontivy. On y voit, chose qu’il juste terrifiante, des enfants noirs…
Or, Pontivy est l’un des hauts lieux du nationalisme breton : le lieu où, en 1940, les chefs du PNB nazi ont proclamé l’État breton en comptant sur l’appui de Hitler. Le Lay rappelle cet épisode en dissimulant toutefois qu’il s’agissait d’un échec retentissant car il a fallu faire appel aux soldats allemands pour protéger les nazillons bretons dont Hitler n’avait que faire. Donné en exemple, Debauvais (dont le fils faisait partie des Jeunesses hitlériennes) incarne la Bretagne au sang pur (quoique un peu mêlé) que les terrifiants enfants noirs sont supposés venir souiller.
Bien que ce soit au nom de l’indépendantisme breton que le Lay a rédigé son article, à en croire la présidente du tribunel elle-même, il ne faut pas mettre ce racisme sur le compte du nationalisme breton : en fait, Le Lay agit « sous couvert d’indépendantisme breton », déclare-t-elle. Le Lay n’est donc pas raciste parce que nationaliste breton, croyant en l’existence d’une « race bretonne » comme le voulait le premier numéro du journal Breiz Atao qui a donné son nom à son site ; il est raciste malgré un indépendantisme breton fallacieusement affiché.
XI
18 PLAIGNANTS AU TRIBUNAL CORRECTIONNEL
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Rennes, 9 avril 2018.
Le tribunal correctionnel de Rennes condamne Le Lay à 18 mois de prison, 8000 euros d’amende. Un troisième mandat d’arrêt est ordonné. En 2016, Boris Le Lay, plus que jamais dévoué à la défense de l’Occident chrétien contre les hordes islamiques et ne reculant devant aucun effort, a entrepris — fidèle en cela aux pratiques de délation entretenues par les nationalistes (on en a vu les effets sous l’Occupation) — de mettre en fiches les militants d’associations d’Ille-et-Vilaine soutenant les migrants ou luttant contre le racisme, le sexisme ou l’homophobie.
Sur une quarantaine de personnes fichées, dix-huit se sont organisées en collectif et ont décidé de porter plainte. Cette fois, Le Lay est condamné pour diffamation, injure publique, provocation à la commission de crimes ou délits.
Unanimement, les médias continuent de le qualifier d’« ultranationaliste» comme si son cas, en marge du nationalisme breton, en constituait une sorte de regrettable excès, le nationalisme breton se déclinant en versions normale, ultra, super, hyper, comme les centres commerciaux.
Il peut donc continuer de parader.
XII
DES ÉLUS DU TRÉGOR DÉPOSENT PLAINTE : LE LAY EST CONDAMNÉ À UN AN DE PRISON FERME ET JUBILE
XIII
LE PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE DÉCIDE DE FRAPPER FORT
Un article du Monde en date du 18 octobre révèle que Boris Le Lay serait aussi derrière d’autres sites (ce qui avait déjà été révélé par l’enquête de police au domicile de sa mère lorsque son ordinateur caché derrière l’armoire avait été découvert).
Voici cet article, lisible en ligne :
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LE MONDE | 18.10.2018 à 00h53 • Mis à jour le 18.10.2018 à 08h39 |Par Elise Vincent et Martin Untersinger
C’est une première en France. Le procureur de la République de Paris, François Molins, a assigné en référé les opérateurs de télécommunications afin qu’ils bloquent un site internet d’extrême droite publiant des contenus haineux en ligne, a confirmé au Mondeune source proche du dossier, mercredi 17 octobre.
Cette démarche inédite sur la Toile, résultat de mois d’aléas judiciaires, est particulièrement portée par la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), organisme rattaché au premier ministre.
En vertu de cette assignation, neuf opérateurs, dont les quatre principaux – SFR, Orange, Free et Bouygues Telecom – sont assignés, le 8 novembre, au tribunal de grande instance de Paris, dans le cadre de cette procédure d’urgence.
L’objectif : constater le trouble « manifestement illicite »causé par ce site, selon les mots du parquet de Paris, et ordonner de cette façon le blocage de l’accès à la plateforme dans un délai de quinze jours, sous astreinte de 10 000 euros par jour de retard.
Un site sans équivalent à l’extrême droite
Le site en question porte très mal son nom : il s’appelle « DemocratieParticipative.biz ». Sur ses pages se déploie une litanie d’articles et de vidéos antisémites, homophobes, antimusulmans et racistes.
Ce site, qui se revendique « le plus lu par les jeunes blancs décomplexés », agonit aussi régulièrement d’injures divers responsables politiques et personnalités médiatiques. Au point de servir souvent de base arrière à des campagnes de harcèlement numérique d’une rare violence. Par sa radicalité, « DémocratieParticipative.biz » n’a pas d’équivalent dans la nébuleuse d’extrême droite.
Bien que repéré depuis de longs mois, l’activisme du site, créé en 2016, défiait tous les recours juridiques. Les divers signalements effectués par Frédéric Potier, le préfet délégué à la tête de la Dilcrah, par la voie de l’article 40 au parquet de Paris, ne trouvaient pas d’issue judiciaire. Même chose pour près d’une dizaine d’enquêtes diligentées par différents services de police après des signalements sur la plateforme Pharos du ministère de l’intérieur dédiée aux contenus illicites circulant sur le Web, ou des plaintes déposées dans différents départements de France.
Un hébergement américain
Les autorités françaises – ainsi que plusieurs particuliers et associations – ont bien essayé de contourner ces échecs en tentant de limiter l’impact de « DemocratieParticipative.biz » en le faisant par exemple supprimer des résultats de recherche Google. La Dilcrah a même obtenu, en janvier, la disparition de la page d’accueil de « DemocratieParticipative.biz » du moteur de recherche. Une solution néanmoins très partielle, puisque le site est resté en ligne.
Au cœur du problème : le lieu d’hébergement de « DemocratieParticipative.biz ». Pour abriter sa structure, le site a depuis ses débuts recours à une société américaine, Cloudflare. Celle-ci n’a jamais donné suite aux réquisitions françaises. Elle s’abrite derrière le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis, qui protège de façon extensive la liberté d’expression, et derrière l’absence de contrainte légale l’obligeant à répondre à des autorités judiciaires autres qu’américaines.
LIRE AUSSI : La guerre discrète de la « preuve numérique »
Autre difficulté : l’identification et l’éventuelle interpellation de l’administrateur du site. D’après une note conjointe de la Direction générale de la police nationale (DGPN) et de la préfecture de police (PP) datant d’avril, que Le Monde a pu consulter, de nombreux éléments permettent de penser qu’il s’agit d’un militant d’extrême droite d’origine bretonne très connu de la « fachosphère » : Boris Le Lay, né à Quimper et âgé de 38 ans, suivi sur Facebook par plus de 120 000 personnes et par plus de 10 000 abonnés Twitter.
Des soupçons sur une figure de proue de la « fachosphère »
Selon cette note de la DGPN et de la PP, « plusieurs éléments concordants »désignent en effet M. Le Lay. Le plus fiable étant une adresse IP commune à DemocratieParticipative.biz et à deux sites ouvertement gérés par ce militant, signe que les trois plateformes étaient présentes sur le même serveur informatique. Un élément qu’a pu confirmerLe Mondede façon indépendante.
Fin septembre 2017, la fachosphère avait brui de la « censure » de DemocratieParticipative.biz : il avait, effectivement, disparu du Net, sans explications. Fait troublant, les deux sites appartenant à M. Le Lay se sont évaporés au même moment.
Or sur sa page VKontakte, un réseau social russe, M. Le Lay avait alors répondu à une admiratrice qui s’inquiétait de la disparition de DemocratieParticipative.biz : « On doitreconstruirel’architecture »,écrivait le militant. Quelques jours plus tard, ces trois sites changeaient d’hébergeur, et pratiquement en même temps, selon les données techniques consultées par Le Monde.
Le Lay est loin d’être un inconnu pour les services de police. Il a de nombreux antécédents judiciaires pour« diffamation »,« apologie de crime », ou « injure »,et a été plusieurs fois condamné, entre 2011 et février 2018. Son parcours militant est aussi éloquent. D’abord engagé dans un groupuscule indépendantiste breton proche de l’ultradroite identitaire, Adsav (Renaissance), il fonde, en 2006, l’association Breizh-Israël qui a pour objet « la promotion des liens entre l’Etat d’Israël, la communauté juive mondiale et les Bretons ». Il bascule plus tard dans l’antisémitisme en rencontrant l’essayiste nationaliste Hervé Ryssen. Il s’occupera aussi un temps « des relations avec l’Europe » du Mouvement des damnés de l’impérialisme du très controversé Franco-Béninois Kemi Seba.
Treize mandats de recherche et une fiche S
Aujourd’hui, la justice bute toutefois sur la fuite au Japon de M. Le Lay. Malgré les treize mandats de recherche et la fiche « S » dont il fait l’objet pour son appartenance à la mouvance d’extrême droite radicale, impossible jusqu’à présent d’obtenir son extradition.
Ces mandats ont été émis pour « injures publiques envers un particulier en raison de sa race, religion, ou origine par parole, écrit, image, ou moyen de communication au public par voie électronique ». Mais il faudrait que M. Le Lay soit contrôlé sur le territoire français ou européen pour qu’ils soient exécutables.
En janvier, une notice rouge d’Interpol a fini par être diffusée pour qu’il puisse être interpellé à l’étranger, dans d’autres pays. Mais la valeur accordée à ces notices varie selon les Etats. Pour des raisons propres à son droit national, le Japon ne peut procéder à une arrestation demandée par d’autres pays membres. Il n’existe, en outre, pas de convention d’extradition entre la France et l’Archipel. Les services de police de l’Hexagone s’inquiètent enfin du fait que M. Le Lay ait pu obtenir, entretemps, la nationalité japonaise. Bref, un casse-tête qui explique la décision du parquet de Paris d’employer les grands moyens.
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En conclusion, le 27 novembre 2018, neuf opérateurs de télécoms assignés en référé par le procureur de la République sont sommés par la Justice de rendre impossible l’accès au site Démocatieparticipative et ce de façon « définitive et illimitée ».
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XIV
LE LAY MIGRE SUR LE FACEBOOK RUSSE
Comme un grand nombre de militants de la fachosphère, Le Lay passe sur le Facebook russe : de longue date sponsorisés par les services russes, les indépendantistes bretons d’extrême droite bénéficient de relais de plus en plus efficaces.
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XV
LE LAY BÉNÉFICIE D’UNE NOUVELLE CONDAMNATION
Le 27 février 2019, le tribunal correctionnel de Rennes condamne Le Lay à un an de prison ferme pour des propos tenus ne décembre 2017 sur son site breizatao : il s’en était alors pris à un conseiller municipal de Callac qui s’occupait de l’accueil de réfugiés, ce qui lui avait valu d’être qualifié de « factieux communiste », visant à « imposer des afro-musulmans infiltrés sur le territoire breton ».
Le Lay est invariablement qualifié d’« ultranationaliste breton » et le lien avec l’idéologie du nationalisme breton et notamment de Breiz Atao n’étant jamais fait, ces condamnations s’accumulent sans produire le moindre effet, sinon de coûter cher à ceux qui ont le courage d’engager une procédure pour le faire condamner.
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XVI
UNE ENQUÊTE INTÉRESSANTE SUR LE CAS LE LAY
Deux journalistes se sont livrés à une première véritable enquête sur le cas Le Lay . Elle peut être lue sur Slate.
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XVIII
APOLOGIE DES CRIMES NAZIS
Le 21 septembre 2019, Boris Le Lay se livre à une ardente apologie des crimes des SS qui, le 16 juillet 1944, ont assassiné à Garzonval en Plougonver sept jeunes hommes après les avoir atrocement torturés : selon lui, assassiner après avoir torturé, c’est « tuer juste » et donner un exemple toujours valable, à prendre pour « avertissement » à ceux qui pensent mal : l’apologie des crimes nazis se double donc d’un appel au meurtre.
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XIX
INCOMPÉTENCE
Le 3 juin 2021, Boris Le Lay est à nouveau appelé à comparaître devant le tribunal correctionnel de Quimper pour provocation à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion. Il ne s’est, bien sûr, pas déplacé. Plus original, René Le Baron, le maire d’Elliant qui l’avait assigné n’avait pas jugé bon non plus de se déplacer. Le tribunal s’est déclaré incompétent.
XX
SUCCÈS D’UN HACKER
Alors que l’État français assure depuis des années tout mettre en œuvre pour supprimer les sites de Boris Le Lay, un hacker réussit sans problème le 10 février 2022.
Identifiés en 2018, les 26 donateurs du site Démocratie participative devraient être jugés comme complices. Grâce au pirate informatique, les 1400 abonnés sont à présent identifiés.
Une enquête du Télégramme nous apprend que passeport de Le Lay n’a pas été renouvelé et qu’il ne peut donc rentrer en France sauf à faire usage de faux papiers. Les avocats de la LICRA, sans relâcher leur vigilance, font un travail de fourmi pour obtenir la suppression des sites de Le Lay qui resurgissent aussitôt…
.Ce jeudi 3 juin, l’ultranationaliste breton Boris Le Lay devait être jugé par le tribunal correctionnel de Quimper pour provocation à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion. Originaire de Rosporden, le blogueur de la fachosphère n’était bien évidemment pas à l’audience – il se serait réfugié au Japon, un pays qui ne dispose pas de convention d’extradition avec la France. Condamné à de multiples reprises, Boris Le Lay risque près de dix ans de prison en France. Ce jeudi, il était poursuivi pour des propos tenus à l’encontre de René Le Baron, le maire d’Elliant. Ce dernier n’était pas non plus présent. Le tribunal s’est déclaré non compétent pour juger l’affaire qui a donc été renvoyée.
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© Françoise Morvan. Article en copyleft sous réserve de mention de la source
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Articles complémentaires :
– « Racisme. De la prison ferme requise pour un breton », Ouest France, 19 novembre 2013.
– « Diffamation. Prison ferme requise contre Boris Le Lay », Le Télégramme, 20 novembre 2013.
– « Boris Le Lay: 8 mois de prison ferme requis en appel », LDH Section de Loudéac.
– http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2013/12/17/condamnation-confirmee-en-appel-pour-boris-le-lay/
– http://lahorde.samizdat.net/2013/02/12/les-jeunesses-nationalistes-toulousaines/
– Rappelons l’article de Bretagne-Ile-de-France déjà mentionné
– Un article de Fañch Broudic
suivi d’une réponse aux habituelles invectives